Un policier de Cleveland, en Ohio, qui avait tiré sur un Afro-Américain de 12 ans qui transportait un faux pistolet, ne lui aurait pas hors de tout doute ordonné de lever les mains en l'air avant d'ouvrir le feu, selon une enquête du procureur du comté de Cuyahoga.

Des documents rendus publics samedi par le procureur chargé de l'affaire, Tim McGinty, détaillent les instants qui ont précédé la confrontation fatale entre l'agent Timothy Loehman, un Blanc de 26 ans, et du jeune Tamir Rice, en novembre dernier. Les documents précisent également la réaction des premiers intervenants sur la scène, qui semblaient presque en état de choc alors que le jeune homme gisait sur le sol devant un centre communautaire.

La police de Cleveland a déclaré que l'agent Loehman - qui répondait à un appel d'urgence - a sommé trois fois Tamir Rice de lever ses mains en l'air avant d'ouvrir le feu alors que le jeune homme tentait d'empoigner le faux pistolet à sa ceinture.

Les détectives du bureau du shérif du comté de Cuyahoga chargés de l'enquête ont cependant écrit que selon les entrevues réalisées avec des témoins, il n'était pas possible de déterminer avec certitude que Timothy Loehman avait crié quelque chose à Tamir Rice de l'intérieur de sa voiture avant de lui tirer dessus.

Une vidéo de surveillance de mauvaise qualité montre le policier tirant deux coups en deux secondes à partir de sa voiture de patrouille qui dérape jusqu'à s'arrêter près du jeune garçon, qui est mort sur la table d'opération le lendemain.

Le procureur Tim McGinty a déclaré que l'affaire, comme toutes les fusillades impliquant des policiers, serait portée devant un grand jury pour déterminer si des accusations criminelles doivent être déposées contre l'agent Timothy Loehmann ou son partenaire, Frank Garmback.

Le procureur McGinty a dit avoir rendu les documents d'enquête publics dès maintenant par souci de transparence.

L'avocat de M. Loehman a souligné que son client n'avait pas commis d'erreur lors de son intervention. «C'est un événement tragique, mais aucun crime n'a été commis», a-t-il affirmé.

Vendredi, un juge fédéral a approuvé l'accord conclu entre la ville de Cleveland et le département de la Justice des États-Unis en vue de réformer le service de police municipal. Cet accord survient après qu'une enquête de 18 mois menée par le département de la Justice eût conclu que la police de Cleveland utilisait presque systématiquement de la force excessive, violant ainsi les droits civiques de ses citoyens.