Deux mois et un jour après avoir annoncé sa candidature à la présidence des États-Unis, Hillary Clinton tiendra aujourd'hui à New York le premier grand rassemblement de sa campagne. Voici quatre choses à savoir sur ce rendez-vous qui retiendra l'attention ce week-end.

L'endroit

Le rassemblement aura lieu à Roosevelt Island, une île étroite située sur l'East River, entre les arrondissements de Manhattan et de Queens. L'endroit doit son nom à Franklin D. Roosevelt, 32e président des États-Unis, auquel est également dédié, sur la pointe sud de l'île, un mémorial baptisé Franklin D. Roosevelt Four Freedoms Park. C'est là que sera dressée la scène sur laquelle Hillary Clinton montera pour s'adresser à la foule rassemblée.

Dépendamment de l'orientation des caméras de télévision, les téléspectateurs verront, en toile de fond, le siège des Nations unies et les gratte-ciel de Manhattan, ou les quartiers de la classe moyenne de Queens et de Brooklyn. Le quartier général de la campagne présidentielle de la démocrate, rappelons-le, se trouve à Brooklyn. L'ancienne chef de la diplomatie américaine a par ailleurs représenté l'État de New York au Sénat des États-Unis de 2001 à 2009.



Le message


Il y a deux mois, en annonçant sa candidature à la présidence, Hillary Clinton s'est posée en «championne des Américains ordinaires». Aujourd'hui, en s'adressant aux Américains depuis une île portant le nom de FDR, elle ne manquera pas d'établir un lien entre sa vision pour son pays et l'héritage de ce président qui avait promis «une nouvelle donne pour le peuple américain» au plus noir de la Grande Dépression.

Elle n'oubliera pas non plus d'évoquer son attachement aux valeurs défendues par son modèle, Eleanor Roosevelt, l'ancienne première dame des États-Unis. Mais, selon ses conseillers, elle consacrera la partie la plus importante de son discours à son éducation en tant que fille d'une femme abandonnée par ses parents en bas âge, un sujet qu'elle a déjà abordé dans deux livres, mais jamais en campagne électorale. Ce rappel biographique lui permettra d'expliquer pourquoi elle a toujours voulu porter son aide à ceux que la vie a malmenés.

Le contexte

Même si elle n'en sera aujourd'hui qu'à son premier grand rassemblement, Hillary Clinton n'a pas chômé au cours des deux premiers mois de sa campagne. Elle a fait une tournée dite d'écoute auprès de petits groupes d'électeurs dans les États qui tiendront les premiers caucus et primaires de 2016 - Iowa, New Hampshire, Caroline-du-Sud et Nevada. Elle y a livré des discours résolument progressistes sur le système de justice, l'immigration et le droit de vote. Elle ne s'est cependant pas prononcée sur le Partenariat transpacifique, accord commercial contesté par la gauche démocrate.

Au cours de cette période, trois politiciens d'une certaine envergure ont annoncé leur candidature à l'investiture démocrate - le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders, l'ancien gouverneur démocrate du Maryland Martin O'Malley et l'ancien gouverneur indépendant du Rhode Island Lincoln Chafee. Avant le rassemblement d'aujourd'hui à New York, le sénateur Sanders est le candidat présidentiel, tous partis confondus, qui avait attiré les plus grandes foules.

Les sondages

Hillary Clinton demeure largement favorite pour remporter l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2016, selon les sondages. Elle devance aussi tous les candidats républicains à la présidence dans des affrontements hypothétiques, mais par des marges beaucoup plus modestes, voire négligeables. Les sénateurs Rand Paul (Kentucky) et Marco Rubio (Floride) sont ceux qui la talonnent de plus près, suivis de l'ancien gouverneur de Floride Jeb Bush.

Les sondages démontrent par ailleurs que l'image de la démocrate s'est abîmée au cours des dernières semaines. Plus de la moitié des électeurs estiment désormais qu'elle n'est pas honnête et digne de confiance, selon des baromètres CNN/ORC et Washington Post/ABC News. Ces électeurs se disent notamment insatisfaits de la façon dont l'ancienne secrétaire d'État a répondu aux questions sur la Fondation Clinton et son utilisation d'un compte courriel personnel en tant que chef de la diplomatie américaine.