Les autorités américaines ont rendu publique lundi une vidéo montrant la mort d'un islamiste présumé abattu par la police la semaine dernière à Boston, dans le Massachusetts, pour faire taire des «rumeurs».

Daniel Conley, procureur du comté de Suffolk chargé d'enquêter sur la légitimité de la mort d'Usaamah Rahim, a justifié la diffusion de cette vidéo en expliquant qu'il s'agissait pour les autorités de mettre fin aux «rumeurs et fausses informations».

Il s'agit, selon lui, d'un élément de preuve parmi d'autres.

La famille de Rahim, un employé de sécurité de 26 ans soupçonné d'avoir projeté de décapiter des policiers au nom du djihad, avait dans un premier temps affirmé qu'il avait été abattu dans le dos. Elle a pu visionner la vidéo la semaine dernière avant ses funérailles.

Elle a estimé lundi dans un communiqué publié sur Facebook que la vidéo était importante «autant pour ce qu'elle ne montre pas, que pour ce qu'elle montre».

Selon elle, la vidéo montre que leur fils «n'enfreint pas les lois».

«La vidéo révèle une partie de l'histoire mais pas toute l'histoire. La vidéo montre que les forces de l'ordre ont tiré sur Rahim, mais qu'il n'y a pas de preuve visuelle que Rahim brandissait un couteau», affirme-t-elle.

Les images montrent Rahim marchant vers un arrêt de bus, tandis que des policiers s'approchent de lui avant de s'en écarter, puis Rahim s'effondre au sol.

Les images manquant de netteté ont été filmées mardi 2 juin par une caméra de surveillance d'un restaurant situé à une cinquantaine de mètres de la confrontation mortelle entre Rahim et les forces de l'ordre.

Selon la police, le jeune homme a été tué après avoir refusé d'obtempérer aux multiples injonctions des forces de l'ordre lui demandant de lâcher le poignard qu'il tenait. Ces requêtes ne sont pas audibles sur la vidéo, et le couteau n'est pas visible clairement.

«Ca s'est déroulé très rapidement. Je pense qu'ils (les policiers, ndlr) ont eu la bonne réaction», a commenté lundi William Evans, chef de la police de Boston, à la presse.

Usaamah Rahim avait acheté trois poignards de type militaire et un aiguisoir à couteaux sur internet dans le but de «s'en prendre» aux «hommes en bleu» cette semaine, selon les documents judiciaires publiés mercredi dernier.

Un présumé complice avait été arrêté à Boston le lendemain de sa mort. David Wright, 25 ans, a été inculpé de complot pour entrave à une enquête fédérale.

Selon les documents judiciaires, Rahim avait «planifié de lancer une attaque violente aux États-Unis» depuis le 26 mai.

Après avoir reçu par la poste les trois couteaux, il aurait fomenté son plan avec Wright et une troisième personne sur une plage du Rhode Island le week end précédant sa mort.

La première idée aurait été de décapiter un inconnu dans un autre État, a indiqué Wright à la justice. Mais Rahim lui aurait téléphoné mardi matin pour lui dire qu'il avait changé d'idée et qu'il «s'en prendrait» plutôt à des «hommes en bleu» en tuant au hasard des policiers du Massachusetts mardi ou mercredi. Il a été tué deux heures plus tard.