Les élus de la Californie ont voté en faveur d'un projet de loi qui permettrait aux patients en phase terminale de l'État le plus populeux des États-Unis de mettre fin à leurs jours avec des médicaments prescrits par leurs médecins.

Le Sénat de l'État a approuvé le document à 23 voix contre 14, avant le délai prévu par la loi. Le projet de loi sera maintenant soumis à l'Assemblée législative de l'État. Le gouverneur devra finalement apposer sa signature pour que le projet ait force de loi.

L'enjeu est revenu dans l'actualité en novembre 2014 avec l'histoire de Brittany Maynard, âgée de 29 ans, qui s'était rendue en Oregon pour abréger ses souffrances. L'État voisin permet aux patients en phase terminale de se faire administrer des médicaments mortels par leurs médecins. Mme Maynard, atteinte d'un cancer du cerveau, avait publié des vidéos en ligne pour réclamer le droit de mourir.

Les détracteurs du projet croient que, si les médecins se voient attribuer le droit de mettre fin à la vie, les patients pourraient ressentir de la pression pour mettre fin à leur vie pour ne pas être un fardeau pour leur famille. Les groupes religieux estiment quant à eux que le suicide va à l'encontre de la volonté de Dieu.

Des dizaines d'États ont étudié des projets de loi sur le droit de mourir cette année. Un projet similaire a été rejeté en Californie en 2007, en raison d'une vive opposition de groupes médicaux et d'organisations catholiques.

La proposition actuelle, présentée par les sénateurs démocrates Bill Monning et Lois Wolk, protégerait d'éventuelles accusations criminelles des médecins qui auraient fourni des soins d'aide à mourir à des adultes en phase terminale.

Le projet, qui a reçu le soutien de la famille Maynard, serait réservé aux patients conscients de leur état à qui il reste moins de six mois à vivre. Il exigerait aussi qu'ils s'administrent eux-mêmes la médication létale, sans l'aide d'un médecin.

Le projet de loi est inspiré de la loi dans l'Oregon, qui a été approuvée par les électeurs en 1994. Plus de 750 personnes ont utilisé l'aide légale à mourir dans l'État.