Pamela Geller, qui avait organisé le concours de dessins du prophète Mahomet au Texas, visé par le groupe armé État islamique, est une passionaria anti-islam, qui dit agir au nom de la liberté d'expression.

«Le but de mon événement était la liberté d'expression», a expliqué cette New-Yorkaise de 56 ans après le rassemblement de Garland, pris pour cible par deux hommes lourdement armés qui ont été tués après avoir blessé un policier.

Le groupe armé État islamique (EI) a revendiqué l'attaque mardi, une première aux États-Unis.

«Ce qui s'est passé, montre à quel point cette conférence était vitale», a-t-elle déclaré sur Fox News, parlant d'une «guerre violente» contre la liberté d'expression. «Nous ne réduirons pas notre liberté d'expression pour ne pas offenser des sauvages», a-t-elle ajouté.

Née dans une famille juive, élevée à Long Island près de New York, Pamela Geller est présidente de deux organisations, l'«American Freedom Defense Initiative» (AFDI, Initiative américaine de défense des libertés), et «Stop the Islamization of America» (SIOA, Arrêtez l'islamisation de l'Amérique), créées en 2010. Elle est aussi l'auteur d'un blogue depuis 2004.

Jamais à court de formules-chocs, elle dénonce la «Charia rampante» aux États-Unis. Elle s'était fait remarquer en 2010, quand elle s'était opposée à la construction d'un centre communautaire musulman, près du site du World Trade Center à Manhattan. Elle l'avait rebaptisé «la méga mosquée de Ground Zero», avait dénoncé «un coup de poignard dans l'oeil de l'Amérique».

En 2006, elle avait publié sur son blogue les caricatures de Mahomet publiées dans un journal danois.

La SIOA a aussi financé plusieurs campagnes de publicité dans les transports publics à New York, Washington et San Francisco, hostiles à l'islam.

L'une d'elle à New York en 2013, faisait le lien entre coran et terrorisme, sur fond d'image des tours du World Trade Center en feu.

L'an dernier, une nouvelle campagne publicitaire, de taille modeste, liait l'EI, le Hamas, Adolf Hitler et la décapitation du journaliste américain James Foley.

Les autorités des transports new-yorkaises ne voulaient pas en être le support, mais Geller les a poursuivies, au nom de la liberté d'expression.

«C'est la figure la plus visible et flamboyante du mouvement anti-islam», a écrit d'elle le Southern Poverty Law Center (SPLC), une organisation qui suit aux États-Unis les groupes incitant à la haine. Elle y figure dans ses fiches d'«extrémistes».

Le SPLC y évoque ses dénonciations «grossières» de l'islam et ses «affirmations absurdes».

Dans une compilation de ses propos, on peut lire que «l'islam n'est pas une race, c'est une idéologie, une idéologie extrême, l'idéologie la plus radicale et extrême sur la face de la terre» (Fox, mars 2011). Ou encore «Hussein en référence au président Obama) est un mahométan. Il n'est pas fou... il veut que le djihad gagne» (sur son blogue AtlasShrugs.com, avril 2010).

En 2009, elle dénonce «une Amérique islamisée» sur le site American Thinker, et se dit pour que les «musulmans pieux soient interdits de service militaire. Est-ce que Patton (général américain en Europe durant la Seconde Guerre mondiale, NDLR) aurait recruté des nazis pour son armée?» interroge-t-elle.