La patronne de l'Agence américaine de lutte contre la drogue (DEA) va partir à la retraite, a annoncé le ministre de la Justice mardi, après le scandale de la participation d'agents à des orgies organisées à l'étranger avec des prostituées payées par les cartels.

Michele Leonhart, à la tête de la DEA depuis 2007, va partir à la retraite mi-mai, a expliqué Eric Holder dans un communiqué.

Il a rendu hommage à la patronne de la DEA, «première femme» à avoir atteint cette position, «une pionnière de l'égalité» qui a été «une inspiration pour beaucoup», selon lui.

L'agence a été fortement critiquée après la publication en mars d'un rapport de l'Inspecteur général du ministère de la Justice qui a révélé que certains agents de la DEA recevaient des prostituées, de l'argent, des armes et d'onéreux cadeaux des cartels de la drogue lorsqu'ils menaient des enquêtes à l'étranger.

Les orgies auraient été organisées en Colombie. Des agents de la DEA, qui dépend du département de la Justice, ont participé «pendant plusieurs années» à des orgies avec des prostituées financées par les cartels de la drogue locaux», dans les quartiers de ces agents loués par le gouvernement américain à l'étranger, selon le rapport.

Le rapport a été réalisé après la révélation que des agents avaient passé des soirées avec des prostituées lors d'un voyage présidentiel en Colombie, en 2012.

Sept des dix agents mis en cause avaient reconnu les faits et été sanctionnés.

Plus tôt ce mois-ci, Eric Holder a rappelé à ses salariés qu'il leur était interdit de solliciter des prostituées.

Certaines positions de Michele Leonhart sur la lutte contre la drogue n'étaient pas en harmonie avec celles du président Barack Obama, mais il semble que le scandale de la prostitution soit à l'origine de son départ.

Elle était notamment contre la légalisation de l'usage de la marijuana par certains États comme le Colorado et l'État de Washington, contrairement au président, selon le New York Times.

Le quotidien a estimé que son départ pourrait déclencher une bataille au Congrès sur la nomination de son successeur.

Certains démocrates libéraux appellent le président Obama à nommer une personnalité qui soutiendrait le changement de politique à l'égard de la marijuana, alors que des congressistes conservateurs s'y opposent, d'après le journal.