Le ministère polonais des Affaires étrangères a convoqué de toute urgence l'ambassadeur des États-Unis à Varsovie, dimanche, pour «protester et réclamer des excuses», affirmant que le chef de la police fédérale américaine (FBI) avait laissé entendre que les Polonais ont été complices de l'Holocauste.

Le directeur du FBI, James Comey, a fait ces commentaires dans un article sur l'Holocauste publié jeudi par le Washington Post. Il s'agissait d'une adaptation d'un discours qu'il a prononcé la veille au musée du mémorial de l'Holocauste des États-Unis.

Dans l'article, M. Comey affirme: «Dans leur esprit, les meurtriers et les complices de l'Allemagne, et de la Pologne, et de la Hongrie, et de bien d'autres endroits, n'ont rien fait de mal. Ils se sont convaincus eux-mêmes que c'était la bonne chose à faire, la chose qu'ils devaient faire.»

La première ministre polonaise, Ewa Kopacz, a affirmé que les propos de M. Comey étaient «inacceptables» pour la Pologne.

«À ceux qui sont incapables de présenter la vérité historique de façon honnête, je veux souligner que la Pologne n'était pas responsable, mais victime de la Seconde Guerre mondiale, a dit Mme Kopacz. Je m'attends à une connaissance historique complète des responsables qui parlent de ce dossier.»

Après avoir rencontré dimanche le sous-ministre polonais des Affaires étrangères, l'ambassadeur des États-Unis, Stephen Mull, a indiqué qu'il discuterait de cette affaire avec le FBI. Plus tôt dans la journée, M. Mull avait déclaré en polonais que les propos de M. Comey étaient «erronés, nuisibles et offensants» et ne reflétaient pas le point de vue de l'administration Obama.

La réunion a eu lieu peu après que M. Mull eut participé aux cérémonies marquant le 72e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie contre les nazis, qui ont finalement transporté les dizaines de milliers de Juifs toujours présents dans le ghetto vers le camp d'extermination de Majdanek, près de Lublin, en Pologne.

Les nazis allemands ont brutalement occupé la Pologne de 1939 à 1945 et y ont établi plusieurs camps de la mort, dans lesquels des milliers de Juifs, de Polonais et d'autres ont été tués.