Les États-Unis continueront d'informer Israël sur les négociations avec l'Iran et son programme nucléaire, a assuré mardi la diplomatie américaine, refusant d'alimenter la polémique sur de possibles actes d'espionnage de l'État hébreu autour de ces tractations.

«Nous avons déjà exprimé dans le passé nos préoccupations quant aux fuites d'informations sensibles. Et nous avons bien entendu pris des mesures pour que les négociations restent confidentielles», a expliqué la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki.

«Mais nous avons des discussions en cours avec Israël, des discussions qui se poursuivent», a assuré Mme Psaki, parlant de réunions régulières entre les plus hauts hiérarques du ministère américain des Affaires étrangères et des responsables israéliens.

A aucun moment de son point de presse, la porte-parole n'a voulu commenter les révélations du Wall Street Journal de mardi affirmant, sur la foi de responsables américains anonymes, qu'Israël avait espionné les négociations entre l'Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Le dernier cycle de tractations a duré toute la semaine dernière à Lausanne et les pourparlers doivent reprendre jeudi dans la ville suisse, avec l'espoir de sceller un accord politique de principe d'ici au 31 mars.

Mais Israël, vent debout contre un règlement sur le nucléaire iranien, a partagé ses informations avec des élus américains du Congrès tout aussi hostiles à ces tractations pour qu'ils s'en servent contre l'administration américaine, selon le WSJ.

Plusieurs responsables israéliens ont catégoriquement démenti, affirmant qu'Israël n'espionnait plus son grand allié américain depuis les engagements pris envers Washington après le retentissant précédent Jonathan Pollard, un analyste de la marine américaine condamné en 1987 à la prison à perpétuité aux États-Unis pour espionnage au profit d'Israël.

Il serait «absurde que le Congrès s'appuie sur un gouvernement étranger pour obtenir des informations sur les négociations avec l'Iran», a critiqué Mme Psaki, affirmant que le gouvernement américain avait «informé le Congrès sur les pourparlers sur le nucléaire peut-être plus que sur tout autre sujet».

Ces nouvelles allégations visant Israël jettent un nouveau coup de froid entre alliés américain et israélien dont les relations sont au plus bas depuis des mois, à la fois en raison du dossier iranien mais aussi à cause d'un processus de paix israélo-palestinien au point mort.