Des centaines de personnes ont manifesté pour le quatrième jour consécutif à Madison, capitale du Wisconsin, où un Noir de 19 ans a été abattu vendredi soir par un policier de la ville.

Les manifestants se sont réunis sous la rotonde du parlement local à un jet de pierre de l'endroit où Tony Robinson a été tué après s'en être pris à un représentant de l'ordre, selon les autorités.

Le drame a agité la ville tout le week-end, dans un contexte très tendu aux États-Unis après une série de bavures policières visant des Noirs.

Lundi, une bannière «La vie des Noirs compte» a été tendue à l'intérieur de la coupole du bâtiment tandis que des étudiants déambulaient dans les rues de la capitale de l'État, scandant «C'est à cela que ressemble la démocratie», selon des images et des témoignages recueillis sur Twitter.

La famille du jeune Tony Robinson s'est exprimée pour la première fois lundi après-midi appelant les gens à manifester dans le calme sans montrer d'hostilité envers la police.

«Nous devons changer notre état d'esprit envers les policiers, ils sont une nécessité pour notre société», a déclaré Turin Carter, l'oncle de Tony Robinson.

«J'encourage tout le monde à venir manifester sans tenir compte des races car il s'agit d'un problème universel... nous ne voulons pas nous limiter à la vie des Noirs, toutes les vies comptent», a-t-il encore dit lors d'une conférence de presse.

La mort de Robinson «souligne un problème universel avec les forces de l'ordre et la manière avec laquelle elles procèdent, en particulier le délit de faciès systématiquement commis contre les Noirs», a-t-il ajouté.

Le chef de la police de Madison Michael Koval a présenté lundi les condoléances de la police après ce décès et appelé les manifestants à attendre les résultats de l'enquête ouverte par la ville.

Il avait indiqué samedi sur une télévision locale qu'apparemment le jeune homme n'avait pas utilisé d'arme et qu'il était mort après avoir reçu plusieurs balles.

Selon lui, un policier s'était rendu vendredi soir au domicile de Tony Robinson soupçonné d'avoir perturbé la circulation routière et «battu quelqu'un». Entendant du bruit à l'intérieur de l'appartement, le policier avait forcé l'entrée du domicile avant d'être agressé par Tony Robinson.

«Le sujet a agressé (le) policier ....qui a dégainé son pistolet et tiré», a précisé le chef de la police.

La semaine dernière, le ministère de la Justice a dévoilé une enquête sur la ville de Ferguson dans le Missouri, théâtre l'été dernier d'une bavure policière contre un jeune Noir non armé. L'enquête a déterminé que la police municipale s'était rendue coupable d'un racisme «routinier».