À moins d'un sursis de dernière minute, une femme doit être exécutée lundi soir en Géorgie, portant à seize le nombre de prisonnières à être mises à mort à l'échelle du pays en quatre décennies.

À une heure de l'heure prévue, un recours était examiné par la Cour suprême des États-Unis, dernier rempart pour arrêter une exécution.

En Géorgie, le bureau des grâces, le seul qui puisse commuer une peine dans cet État, a refusé d'accorder sa clémence, a annoncé son porte-parole Steve Hayes.

Reportée de quelques jours à cause d'une tempête de neige, l'exécution par injection de Kelly Gissendaner, 46 ans, est programmée lundi à 19h00 au pénitencier de Jackson, au sud d'Atlanta.

Si la Cour suprême lui refuse un sursis, la prisonnière sera la seizième femme à être exécutée depuis le rétablissement de la peine de mort aux États-Unis en 1976. Pendant ce temps, 1387 hommes ont été exécutés dans le pays, selon le Centre d'information sur la peine capitale (DPIC).

Mme Gissendaner a été condamnée à mort pour l'assassinat en février 1997 de son mari, duquel elle s'était séparé à plusieurs reprises et avait même divorcé avant de se remarier. Elle avait recruté son amant pour perpétrer le meurtre et toucher son assurance-vie. Son petit ami, Gregory Owen, avait plaidé coupable et témoigné contre elle au procès en 1998. Il avait écopé de la réclusion criminelle à perpétuité.

Son avocat d'alors l'avait persuadée de ne pas plaider coupable car «elle était une femme et elle n'avait pas elle-même tué» son mari.

La prisonnière est dans le couloir de la mort de Géorgie depuis seize ans, où elle est la seule femme. Ce serait également la première exécutée en sept décennies dans cet État, qui a mis à mort 57 hommes depuis 1976, dont deux cette année.

Devant la Cour suprême, ses avocats commis d'office ont fait appel sur la controverse de la procédure d'injection létale que la haute Cour va examiner fin avril.

La Géorgie est à l'origine du moratoire sur la peine de mort en 1972 aux États-Unis et du rétablissement de celle-ci quatre ans plus tard quand l'injection létale avait été jugée légale, à la suite de plaintes de condamnés de cet État.

«Aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé et beaucoup sont cachées à la vue de tous, particulièrement en Géorgie», arguent les avocats de Mme Gissendaner.

«Le protocole approuvé (pour le rétablissement de la peine capitale, en 1976) a été remplacé par des mélanges expérimentaux de produits non testés et obtenus de manière illégale», ajoute leur argumentaire, en demandant un sursis à la haute Cour, le temps qu'elle tranche fin avril.