Le président républicain de la Chambre des représentants a très cérémonieusement signé vendredi la loi autorisant la construction de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, à laquelle Barack Obama devrait opposer son veto.

«Keystone XL est une bonne idée pour notre économie, c'est une bonne idée pour notre pays», a lancé le président de la Chambre des représentants, John Boehner, flanqué d'élus républicains.

Barack Obama a annoncé qu'il opposerait son veto à la loi adoptée mercredi par le Congrès, car la mesure législative vise à abréger le processus normal d'autorisation présidentielle, engagé en 2008 et toujours pas terminé.

Le président américain veut en fait conserver son pouvoir de décision mais n'a pas encore dit si, in fine, il approuverait le projet ou non.

La loi n'a pas été encore techniquement envoyée au président, et le porte-parole du chef de la majorité sénatoriale, Don Stewart, a suggéré que cela pourrait être retardé jusqu'à la fin des congés du Congrès, lundi 23 février.

À partir de la date de réception par la Maison-Blanche, Barack Obama aura constitutionnellement 10 jours, hors dimanche, pour promulguer la loi ou mettre son veto, qui serait le premier depuis que les républicains ont pris le contrôle total du Congrès en janvier.

Avec les écologistes, les démocrates mettent en garde contre les risques de fuite posés par l'oléoduc. Ils dénoncent aussi une faveur accordée à une entreprise étrangère, l'opérateur TransCanada, qui a déposé sa demande en 2008 puis à nouveau en 2012.

Les républicains, appuyés par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, vantent le potentiel de création d'emplois du chantier, le renforcement de l'indépendance énergétique nord-américaine, et la sécurité du transport par oléoduc plutôt que par voie ferroviaire.

Keystone XL, long de 1900 km dont 1400 aux États-Unis, servirait de raccourci à l'oléoduc Keystone original pour transporter, avec une capacité accrue de 40 %, du pétrole brut extrait des sables bitumineux de l'Alberta, dans l'ouest du Canada, jusqu'au Nebraska, d'où il pourra rejoindre les raffineries du golfe du Mexique via un réseau d'oléoducs déjà existants.