L'immigration représente une opportunité pour les États-Unis, pas une menace, a lancé mercredi le républicain Jeb Bush, prétendant quasi-officiel à la Maison-Blanche, se distinguant de ses rivaux sur un sujet qui déchire les conservateurs américains.

Plus de 11 millions de sans-papiers vivent aux États-Unis mais le Congrès ne parvient pas à s'entendre sur une réforme migratoire et d'éventuelles régularisations, principalement en raison de l'hostilité du Tea Party.

«Ça devrait être la chose la plus facile à faire, pour être honnête, car c'est une énorme opportunité. L'immigration n'est pas un problème», a expliqué Jeb Bush, troisième Bush à s'intéresser à la Maison-Blanche en 35 ans, lors d'un discours au Club économique de Detroit, coeur de l'industrie automobile américaine.

C'était le premier discours solennel prononcé par le républicain depuis son annonce, en décembre, qu'il envisageait sérieusement une candidature.

L'ancien gouverneur de Floride n'en est pas à décliner des propositions, ce qu'il fera publiquement dans les prochaines semaines. Mais son discours, lu sur un ton monocorde depuis un prompteur, a posé les jalons de sa «vision» conservatrice pour réduire les inégalités économiques et retrouver une forte croissance de 4% par an.

«Réformer un système (d'immigration) obsolète est une énorme opportunité pour atteindre ces 4%», a dit Jeb Bush, lors d'une séance de questions-réponses. «Nous avons besoin de gens jeunes et dynamiques qui contribueront immédiatement à notre économie. Nous ne devons pas en avoir peur».

Toute réforme doit passer par un rééquilibrage des sources d'immigration permanente, aujourd'hui largement dominée par le regroupement familial, a-t-il dit.

Sa déclaration n'est pas en soi tonitruante, mais le ton tranche avec de nombreux républicains qui préfèrent aborder l'immigration sous l'angle des clandestins et de la protection des frontières.

Jeb Bush est à ce stade --très préliminaire-- de la course à l'investiture en tête des sondages, parmi au moins une douzaine de candidats potentiels. Mais il est loin d'être le favori incontestable, comme peut l'être Hillary Clinton chez les démocrates.

«Il y a des inégalités de revenus dans ce pays, et avec des idées conservatrices, les gens peuvent commencer à mieux s'en sortir», a encore déclaré Jeb Bush.

Interrogé sur le poids de son nom de famille, il a proclamé son amour pour son père et son frère, élus présidents respectivement en 1988 et 2000.

«J'aime mon frère, et je pense qu'il fut un grand président», a dit le cadet Bush âgé de 61 ans.