Le film The Interview sera-t-il présenté un jour sur un écran, petit ou grand? Déjà critiqué pour avoir «cédé aux menaces» après avoir annulé la sortie du film qui parodie l'assassinat du dictateur nord-coréen Kim Jong-un, Sony a dû essuyer hier une rebuffade du président Obama lui-même. Résumé des derniers rebondissements de cette saga en quatre citations.

Inacceptable

«De tels actes d'intimidation dépassent les limites du comportement acceptable par un État.»

- Communiqué du FBI attribuant la responsabilité de la cyberattaque à la Corée du Nord

Les soupçons pesaient très lourd et l'information a finalement été confirmée hier matin. «Le FBI a suffisamment de preuves pour conclure que le gouvernement nord-coréen est responsable de ces actions», a écrit la police fédérale américaine. «Nous sommes extrêmement inquiets de la nature destructrice de cette attaque contre une entreprise privée et les citoyens qui y travaillent», a déclaré le FBI.

Une erreur

«Oui, je pense que Sony a fait une erreur.»

- Barack Obama, président des Etats-Unis, en conférence de presse, hier

Tout en condamnant la Corée du Nord, le président américain a marqué hier son désaccord avec la décision de Sony. «Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer une censure ici, aux États-Unis», a dit le président, en promettant une réponse «proportionnée». À quoi pourrait-elle ressembler? Pour le professeur Errol Mendes, de l'Université d'Ottawa, la riposte pourrait toucher, par exemple, des compagnies informatiques qui ont aidé à mener l'attaque. 

Raté

«Le point de vue unanime ici est que c'est un autre coup raté pour ce duo.»

- Peter Taylor, de la division britannique Sony Pictures, dans un courriel volé par les pirates

Les pirates ont aussi rendu publics d'autres courriels volés à Sony, dont une conversation, entre représentants de diverses régions du globe qui qualifient The Interview de «désespérément pas drôle» et les deux acteurs principaux (Seth Rogen et James Franco) de «faibles».

Méprise

«Nous avons toujours souhaité que le public américain puisse voir ce film.»

- Michael Lynton, directeur général de Sony Pictures Entertainment

«Le président, la presse et le public se méprennent sur ce qui s'est vraiment passé», a expliqué le directeur général de Sony, Michael Lynton, sur les ondes de CNN. Sony n'avait «pas le choix» et devait annuler la sortie, a dit Lynton, puisque les grandes chaînes de cinéma ne voulaient pas courir le risque de le présenter.

- Avec AFP, Reuters