Le président Barack Obama signera la loi adoptée par le Congrès américain autorisant de nouvelles sanctions contre la Russie, a annoncé mardi la Maison-Blanche, tout en soulignant que le texte lui laissait une marge de manoeuvre dans la marche à suivre.

La menace de nouvelles sanctions américaines survient alors que l'économie russe est déjà plombée par les précédentes sanctions occidentales imposées en raison du conflit dans l'est de l'Ukraine et la chute des prix du pétrole.

«Le président a l'intention de signer cette loi» car elle préserve sa «flexibilité» sur l'opportunité d'imposer ou non de nouvelles sanctions, a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. Il a précisé que le texte serait signé d'ici la fin de la semaine.

M. Obama a indiqué à plusieurs reprises qu'il jugeait «contre-productive» l'imposition de sanctions américaines supplémentaires sans coordination avec l'Union européenne. «Si l'Europe et les États-Unis étaient divisés, ce serait une victoire stratégique» pour le président russe Vladimir Poutine, soulignait-il la semaine dernière. «La façon d'éviter cela est de prendre en compte l'impact économique de ces sanctions sur l'Europe, d'être mesurés dans la façon dont nous les appliquons et de faire preuve de patience stratégique», avait-il ajouté.

La loi adoptée samedi à l'unanimité par le Congrès autorise de nouvelles sanctions contre la Russie et une augmentation de l'aide-militaire, y compris létale, à l'Ukraine.

Mais le département d'État a reconnu que cette loi envoyait «un message confus à nos alliés en laissant penser que nous envisagerions de nouvelles sanctions, sans consultation avec eux».

«Il a été décidé que cette législation permette au président de renoncer, le cas échéant, aux dispositions sur les sanctions (...) Cela offre ainsi de la flexibilité», a insisté la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.

Elle a par ailleurs eu des propos apaisants à l'égard de Moscou: «Nous restons inquiets, mais nous accueillons avec satisfaction la baisse significative de la violence ces derniers jours dans l'Est de l'Ukraine. C'est un pas positif et l'occasion d'avancer vers une solution politique durable».

La livraison d'armes par les États-Unis à l'Ukraine est aujourd'hui juridiquement possible, mais est du ressort du président américain, qui y reste à ce stade opposé et a seulement fourni une assistance non létale: radars, véhicules, équipements de déminage, lunettes de vision nocturne, gilets pare-balles, et dernièrement, des radars anti-mortiers.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé lundi que l'adoption de cette loi par le Congrès était un geste «hostile» envers Moscou, dénonçant un «désir maniaque de punir la Russie pour toutes les transgressions possibles et imaginables».

Moscou a menacé Washington de mesures de rétorsion si de nouvelles sanctions étaient appliquées.