Barack Obama a annoncé vendredi la nomination d'Ashton Carter à la tête du département de la Défense. Depuis ses études supérieures en physique des particules, ce stratège a essentiellement travaillé à deux endroits: au Pentagone et dans de prestigieux instituts de science politique. Portrait en sept temps de ce partisan indéfectible de la défense antimissile.

Un doctorat en physique théorique

Après des études en physique des particules au baccalauréat au célèbre Fermilab de Chicago, Ashton Carter a remporté la prestigieuse bourse Rhodes, qui lui permettait d'aller étudier à Oxford en Angleterre. Vu l'absence de laboratoire de physique nucléaire, il s'est spécialisé en physique théorique, une branche très mathématique qui l'a tout naturellement mené à étudier les probabilités de succès de différentes approches de défense antimissile, plus particulièrement la protection des missiles intercontinentaux américains contre une frappe russe impromptue. Son talent a été remarqué et il a ensuite bifurqué vers la surveillance des programmes nucléaires ennemis, puis vers le contrôle des coûteux programmes de nouveaux avions, bateaux et véhicules terrestres de l'armée.

Le pivot en Asie

En 2012 et 2013, Ashton Carter a été envoyé à une demi-douzaine de conférences pour réitérer et illustrer le «pivot vers l'Asie» décidé par le président Barack Obama, qui allait mener les États-Unis à concentrer 60 % de leurs effectifs militaires dans la région. «Notre présence militaire explique en partie la prospérité et l'essor des États de la région», a martelé M. Carter.

Il a écrit...

«Pour les États-Unis, le risque de l'inaction est beaucoup plus grand. Le régime de Pyongyang considère que ses missiles et ses armes nucléaires font pencher la balance régionale du pouvoir en sa faveur et lui procurent un bouclier derrière lequel il peut défendre ses intérêts avec impunité. Pire, la Corée du Nord vend depuis longtemps ses armes les plus avancées à des pays du Moyen-Orient.»

- En 2006, dans un essai pour des frappes militaires contre les programmes balistique et nucléaire nord-coréens.

Il a dit...

«Nous croyons fortement que la charte signée par l'Ukraine et l'OTAN à l'été 1997 est le premier pas vers une institutionnalisation d'une relation de plus en plus étroite.»

- En 1998, à une conférence sur les relations militaires avec l'Ukraine qu'il organisait.

1998

Il est le coauteur, cette année-là, d'un rapport sur le «terrorisme catastrophique» qui a été l'une des bases de la doctrine des frappes préventives. Il écrit: «Les normes internationales doivent changer pour que les États [...] prouvent qu'ils ne sont pas en train de mettre secrètement au point des armes de destruction massive. En l'absence d'une telle preuve ou si ces États ne s'attaquent pas aux criminels qui vivent à l'intérieur de leurs frontières, les autres nations devraient avoir le droit à toutes les actions nécessaires à leur autodéfense.»

55 milliards US

C'est le montant global des appels d'offres pour l'achat d'équipement par l'armée américaine où une seule entreprise répond à l'appel, selon un essai de 2010 d'Ashton Carter.

Le navire de combat littoral

Quand Ashton Carter est devenu le grand argentier de l'armée américaine, en 2011, 13 % des achats annuels d'équipements provenaient d'appels d'offres auquel une seule entreprise avait répondu. En modifiant légèrement les règles, il a réduit cette proportion de moitié. Pour le navire de combat en zone littorale (LCS), un programme de 32 navires totalisant 18 milliards US sur 12 ans, les économies atteignent 200 millions US par année.