L'Alabama s'est défendu mercredi, devant la Cour suprême des États-Unis, d'avoir voulu, avec son nouveau redécoupage électoral, ghettoïser les électeurs noirs dans quelques circonscriptions pour minimiser leur influence au parlement de l'État.

La plus haute cour du pays doit juger si ce redécoupage électoral viole la clause de la Constitution sur l'égalité devant la loi.

Elle était saisie par le parti démocrate et le Black Caucus, une organisation d'élus noirs, de l'Alabama, qui qualifient la réforme de «charcutage électoral», dans laquelle la race était «le facteur dominant».

Ils jugent la nouvelle carte inconstitutionnelle car elle concentre les électeurs noirs -- qui ont tendance à voter démocrate -- dans un petit nombre de circonscriptions déjà acquis à des élus noirs, les empêchant d'influencer d'autres circonscriptions où ils sont minoritaires.

«Si vous regardez la carte, ce qu'ils ont fait c'est coincer» les électeurs noirs, a déclaré Donald Verrilli, l'avocat du gouvernement Obama.

Il est vrai que «de nombreux Afro-Américains votent démocrate», a souligné de son côté le juge progressiste Stephen Breyer.

«Notre position est que la race ne peut pas être utilisée de manière excessive et injustifiée (...) pour un motif partisan», a expliqué aux neuf sages l'avocat du Black Caucus, Richard Pildes.

Depuis que l'Alabama républicain a réussi à faire tomber en partie une loi monument de la lutte des droits civiques, l'an dernier devant la Cour suprême, cet État, comme huit autres du Sud au passé ségrégationniste, n'est plus soumis au blanc-seing de Washington pour réformer ses lois électorales.

Mais il l'était encore en 2012 lorsqu'il a redessiné ses circonscriptions pour ses élections au Sénat et à la Chambre des représentants, contrôlés par les républicains. Aussi son avocat Andrew Brasher a soutenu que l'Alabama voulait simplement se conformer aux exigences de la loi en matière d'équilibre de la population.

La décision de la haute Cour est attendue en juin.