Le président Barack Obama a reçu vendredi à la Maison-Blanche les leaders du Congrès, trois jours après la lourde défaite des démocrates lors des élections législatives, et leur a notamment demandé de coopérer rapidement sur les urgences budgétaires.

«Les Américains souhaitent que les choses avancent à Washington, je pense qu'ils sont frustrés par les blocages» a-t-il déclaré avant le début de ce déjeuner auquel participaient 13 élus dont Harry Reid et Nancy Pelosi, chefs des groupes démocrates au Sénat et à la Chambre des représentants, et leurs homologues républicains, Mitch McConnell et John Boehner.

«Ils souhaiteraient voir plus de coopération. Et c'est notre responsabilité à tous, à moi en particulier, d'essayer que cela se produise», a poursuivi M. Obama, contraint de composer avec un Congrès dominé par ses adversaires républicains pour ses deux dernières années à la Maison-Blanche.

«Je ne jugerai pas les idées sur leur origine, démocrate ou républicaine, je les jugerai en fonction de leur efficacité», a poursuivi le président américain, soulignant qu'il entendait faire un point avec les élus sur la riposte face au virus Ebola et la lutte contre l'organisation Etat islamique en Irak et en Syrie.

Dans l'immédiat, il a fixé trois priorités d'ici la fin de l'année, selon un compte-rendu de la Maison-Blanche:

- le vote de 6,18 milliards de dollars de crédits d'urgence pour lutter contre l'épidémie du virus Ebola à l'étranger et aux États-Unis;

- le vote de la loi de finances pour terminer l'année budgétaire 2015 au-delà du 11 décembre, la date-butoir actuelle, jusqu'au 30 septembre 2015;

- et le vote de 5,6 milliards de dollars pour financer l'opération militaire contre les djihadistes en Irak et Syrie.

Si un terrain d'entente semble envisageable à plus long terme sur les investissements dans les infrastructures d'une part et le soutien aux exportations américaines via la conclusion de traités de libre-échange d'autre part, les sujets de tension devraient être extrêmement nombreux.

M. Obama a ainsi réaffirmé sa détermination à agir par décret d'ici la fin de l'année sur l'immigration pour compenser l'absence de réforme et donner une solution aux millions de sans-papiers installés dans le pays.

Durant le déjeuner, John Boehner a mis en garde le président américain contre une telle initiative, qui «supprimerait toute chance d'une réforme de l'immigration et rendrait plus difficile la coopération entre le Congrès et la Maison-Blanche dans d'autres domaines où il pourrait y avoir des terrains d'entente», selon un compte-rendu de son bureau communiqué à la presse.

Le chef républicain a aussi demandé à M. Obama de soumettre lui-même au Congrès le texte d'une autorisation de recours à la force (AUMF) contre les djihadistes du groupe Etat islamique, conformément à la tradition. Mercredi, M. Obama a dit qu'il souhaitait un vote du Congrès, sans préciser si le texte viendrait de la Maison-Blanche ou s'il laisserait les parlementaires l'élaborer.