L'homme qui s'est introduit dans la Maison-Blanche vendredi, après avoir sauté par dessus une grille, détenait quantité de munitions et représente un «danger pour le président» Obama, a déclaré lundi un procureur.

Vêtu d'une combinaison de prisonnier orange, Omar Gonzalez, 42 ans, le crâne rasé et le menton recouvert d'un bouc, a été présenté pour la première fois lundi après-midi devant un tribunal fédéral de Washington, a constaté l'AFP.

Cet ancien combattant d'Irak, actuellement sans domicile fixe, détenait 800 cartouches dans sa voiture garée non loin de la Maison-Blanche, a déclaré à l'audience un procureur fédéral, David Mudd.

Malgré toutes les mesures de sécurité entourant le président Obama et la Maison-Blanche, Gonzalez avait réussi à franchir la grille Nord entourant la résidence et à courir jusqu'à l'édifice vendredi à 19h19, malgré les injonctions de s'arrêter criées par un agent du Secret Service, selon le procès-verbal accompagnant son inculpation.

Il a été arrêté à l'intérieur de la résidence du président et de sa famille, où il était entré par l'entrée Nord, alors qu'il était en possession d'un canif avec une lame de 9 cm que le procureur a qualifié de «dangereux».

«L'intérêt porté par M. Gonzalez à la Maison-Blanche et l'accumulation de munitions (...) en font un danger pour le président», a déclaré David Mudd.

Le procureur a ajouté que deux hachettes et une machette avaient également été retrouvées dans la voiture de ce «SDF, sans revenu».

Cet ancien combattant avait été arrêté une première fois le 19 juillet en Virginie, près de Washington et laissé en liberté sous caution. De nombreuses armes à feu, dont un fusil à lunettes et un fusil de chasse au canon scié, avaient été alors découvertes dans son véhicule. Avait été également trouvée une carte sur laquelle la Maison-Blanche était entourée ainsi qu'un temple maçonnique d'Alexandria (Virginie, est).

Le quadragénaire avait été aussi interpellé près de la grille Sud de la Maison-Blanche le 25 août avec une machette dans la ceinture, mais la fouille de son véhicule n'avait rien donné.

Gonzalez, originaire du Texas, a été inculpé samedi par un tribunal fédéral de Washington d'entrée illégale avec possession d'arme dangereuse et encourt une peine de dix ans de prison.

Le juge fédéral John Facciola a ordonné lundi son maintien en détention sans possibilité de libération sous caution, jusqu'à la prochaine audience fixée au 1er octobre.

L'avocat commis d'office n'a pas souhaité d'expertise psychiatrique de son client.

Après cet incident, une enquête a été ouverte sur la sécurité de la Maison-Blanche.

Le président Barack Obama s'est dit «préoccupé» par l'intrusion de cet homme, a rapporté lundi le porte-parole de l'administration, Josh Earnest.

«Sa famille vit à la Maison-Blanche, il est donc évidemment préoccupé par cet incident tout en maintenant sa confiance envers les professionnels du Service secret», a-t-il déclaré, lors de son point presse quotidien.

Le président Obama a néanmoins salué le «bon boulot» du Service secret et manifesté lundi sa «reconnaissance pour tous les sacrifices qu'ils font pour (lui) et (sa) famille».

Le ministre de la Sécurité intérieure Jeh Johnson a également pris la défense du Service secret, qui fait partie de son ministère.

«Je vous encourage tous à ne pas tirer de conclusions trop hâtives et à ne pas préjuger de la qualité du personnel de sécurité qui n'a que quelques secondes pour agir avant que tous les faits soient connus», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«Il est important de se rappeler que le Service secret américain compte parmi les meilleurs, si ce n'est le meilleur service de protection au monde».

Au lendemain de cette intrusion, un autre homme a tenté samedi de s'approcher de près, à pied puis en voiture, de la Maison-Blanche et a été arrêté.

Ces nouveaux incidents surviennent alors que le Service secret, chargé de protéger le président Barack Obama, est déjà confronté à des scandales internes.

Une dizaine de ses membres avaient engagé des prostituées à Carthagène en Colombie, peu avant le sommet des Amériques en avril 2012. Et trois autres avaient été mis à pied après une nuit de beuverie à Amsterdam avant l'arrivée du président Obama en mars dernier.