Le FBI enquête sur une possible cyberattaque contre la banque américaine JPMorgan Chase, qui pourrait émaner de pirates informatiques russes ou originaires d'Europe de l'Est, affirme mercredi l'agence Bloomberg en citant des sources proches du dossier.

«Nous travaillons avec les services secrets américains pour déterminer l'ampleur des cyberattaques récemment signalées contre plusieurs institutions financières américaines», a confirmé dans la soirée J. Peter Donald, porte-parole du FBI.

«Les entreprises de notre taille subissent malheureusement des cyberattaques presque tous les jours. Nous avons de multiples niveaux de défense pour contrer les menaces et surveillons de manière constante le niveau des fraudes», a indiqué pour sa part un porte-parole de JPMorgan, sans confirmer un incident en particulier.

D'après une source proche du dossier, cette défense passe par une communication régulière avec les forces de l'ordre, qui sont informées de toute activité suspecte.

Selon Bloomberg, les pirates auraient volé mi-août plusieurs gigaoctets de données sensibles à JPMorgan et au moins une autre banque.

Les enquêteurs examinent si l'incident est lié à des infiltrations récentes dans les réseaux informatiques de plusieurs grandes banques européennes.

La sophistication de l'attaque laisserait penser qu'elle émane d'un gouvernement, et les enquêteurs n'excluent pas une implication de la Russie, cible de sanctions économiques des pays occidentaux en raison de la crise ukrainienne, indique encore l'agence.

Le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew avait appelé mi-juillet les établissements financiers américains à «faire plus» pour la cybersécurité en alertant davantage les autorités sur les attaques dont ils sont victimes.

Il avait prévenu qu'une cyberattaque «réussie» pourrait menacer la stabilité financière des États-Unis en «érodant» la confiance des marchés.

L'administration Obama s'est à plusieurs reprises émue des cyberattaques économiques en braquant son regard vers la Chine, qui de son côté reproche régulièrement à Washington son «hypocrisie», se disant elle aussi victime d'attaques informatiques et dénonçant le vaste système de surveillance mis en place dans le monde par les agences de renseignement américaines.