Les autorités sanitaires américaines ont porté mercredi leur alerte sanitaire au niveau 1, le plus élevé, pour mieux répondre à l'épidémie d'Ebola, a déclaré un porte-parole à l'AFP.

«Cette activation nous permet de mobiliser les ressources dans toute l'agence pour répondre à cette crise», a expliqué Tom Skinner, porte-parole des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

«C'est la première fois depuis 2009 que cette alerte maximum est déclenchée. Elle avait alors été mise en place pour la pandémie de grippe H1N1», a-t-il précisé.

Cette décision répond à «la propagation d'Ebola au Nigeria et au risque potentiel qu'il affecte de nombreuses vies», a de son côté indiqué le directeur des CDC, le Dr Tom Frieden dans un message sur Twitter.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait désormais état de 932 morts sur 1.711 cas d'infections pour cette épidémie d'Ebola sans précédent touchant surtout trois pays d'Afrique de l'Ouest, selon une estimation au 4 août, ont indiqué mercredi les CDC.

La Sierra Leone, le Liberia et la Guinée sont les pays les plus touchés. Au Nigeria, où l'on craint une propagation de l'épidémie, on dénombre neuf cas suspects d'infection et un décès probable, précisent les CDC sur leur site internet.

Par ailleurs, la missionnaire américaine Nancy Writebol, infectée par le virus en Afrique, arrivée mardi à Atlanta pour y être traitée en quarantaine dans un hôpital spécialement équipé, a reçu une troisième dose d'un anticorps expérimental, a rapporté la chaîne CNN.

Le Dr Kent Brantly, contaminé comme cette dernière au Liberia et lui aussi rapatrié aux États-Unis samedi, a également été traité avec ce nouveau sérum jamais testé auparavant sur des humains.

Ce traitement expliquerait l'amélioration de leur état de santé encore jugé grave en fin de semaine dernière. Un médecin qui a administré la première dose en Afrique au Dr Brantly aurait parlé de traitement «miraculeux» qui a atténué les symptômes dans l'heure, ont aussi rapporté des médias américains.

Le président Barack Obama a jugé mercredi «prématuré» d'envoyer ce médicament expérimental en Afrique, lors d'une conférence de presse.

Le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), avait reconnu mardi que le sérum avait «une certaine efficacité, mais seulement chez deux patients» à ce stade.

«Les résultats des expériences sur des animaux sont très bons et l'utilisation de cet agent sur ces deux patients suggère qu'il a un effet favorable. Mais étant donné que ça se limite à deux personnes nous devons être prudents avant de tirer des conclusions», a-t-il ajouté.

Il n'existe actuellement aucun traitement pour combattre ce virus très virulent identifié en 1976 et qui a un taux de mortalité de 60 à 90%.