Les États-Unis ont appelé mardi banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement à «faire plus» pour la cybersécurité en révélant davantage aux autorités les attaques dont ils sont victimes.

«Beaucoup trop de fonds d'investissements, de sociétés de gestion d'actifs, de compagnies d'assurance (...) et de banques doivent et peuvent faire plus» contre la cybercriminalité, a estimé le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew, selon un discours diffusé en partie mardi et qui doit être prononcé mercredi à New York.

Selon M. Lew, ces institutions financières doivent en priorité davantage collaborer avec les autorités en les informant des attaques informatiques qu'elles subissent.

«Révéler des failles dans la sécurité est souvent perçu comme quelque chose susceptible d'affecter la réputation d'une entreprise», a reconnu le secrétaire au Trésor, ajoutant que de nombreuses sociétés se montrent dès lors «réticentes» à évoquer les attaques informatiques.

«Cette réticence doit être mise de côté», a-t-il toutefois estimé, ajoutant qu'une cyber-attaque «réussie» pourrait menacer la stabilité financière des États-Unis en «érodant» la confiance des marchés.

L'administration Obama --elle-même accusée d'espionnage sur ses alliés-- s'est à plusieurs reprises émue des cyber-attaques économiques en braquant son regard vers la Chine.

En mai, la justice américaine a inculpé cinq officiers chinois pour piratage informatique et espionnage économique, suscitant l'ire de Pékin.

En visite dans la capitale chinoise la semaine dernière, le secrétaire d'État américain John Kerry a répété que ces attaques informatiques faisaient l'effet d'une «douche froide» sur l'activité économique et l'innovation.

De son côté, la Chine reproche régulièrement à Washington son «hypocrisie», se disant elle aussi victime d'attaques informatiques et dénonçant le vaste système de surveillance mis en place dans le monde par les agences de renseignement américaines.