Le sergent américain Bowe Bergdahl, prisonnier des talibans en Afghanistan pendant cinq ans, a été réincorporé dans l'armée de Terre, un mois et demi après sa libération le 31 mai, a annoncé le Pentagone lundi.

«Il va maintenant reprendre son service normal», a indiqué l'armée de Terre dans un communiqué.

Il sera déployé sur la base militaire de San Antonio-Fort Sam Houston au Texas (sud), où il se verra assigner des tâches «de type administratif», a précisé le Pentagone.

«Il fera essentiellement un travail de bureau», a déclaré devant des journalistes un porte-parole de la Défense, le colonel Steven Warren.

Au cours des quelque six semaines qui se sont écoulées depuis sa libération, le soldat de 28 ans a été hospitalisé et suivi par des psychologues dans un centre médical militaire à San Antonio.

Il ne s'est pas encore exprimé publiquement sur sa captivité.

Bergdahl est désormais libre de se déplacer comme les autres soldats et sera payé en fonction de son rang, ont assuré des responsables du Pentagone.

«Le sergent Bergdahl n'est soumis à aucune restriction. C'est un soldat normal», a insisté le colonel Warren.

L'armée de Terre explique par ailleurs que «l'enquête au sujet des faits et des circonstances autour de la capture» du sergent Bergdahl en 2009 se poursuit.

Plusieurs anciens membres de son unité l'accusent en effet de désertion, en Afghanistan, près de la frontière avec le Pakistan.

Ainsi, son ancien compagnon de chambrée Cody Full a expliqué en juin devant une commission de la Chambre des représentants que Bergdahl «ne comprenait pas pourquoi on faisait des missions humanitaires au lieu de traquer des talibans».

Selon lui, la disparition de Bergdahl était sans aucun doute une désertion préméditée, car il avait préalablement renvoyé chez lui ses effets personnels et a ensuite été observé rampant près d'un village voisin, seul.

Sa libération a été le fruit d'un échange contre cinq cadres talibans détenus à Guantanamo, ce qui a provoqué une tempête politique à Washington.

Des témoignages s'accumulent contre le sergent, certains affirmant que six soldats américains sont morts dans de vastes opérations lancées pour le retrouver, un chiffre toutefois non confirmé.

Le président Barack Obama est, lui, accusé de ne pas avoir informé le Congrès dans les délais impartis par la loi et d'avoir créé un précédent en négociant avec des preneurs d'otages.

Mais le secrétaire à la Défense Chuck Hagel maintient que cet échange était la «bonne décision».