Des policiers supplémentaires déployés à Chicago n'ont pas suffi à endiguer une longue fin de semaine de violences qui a pris fin avec 14 personnes tuées par balle et des dizaines d'autres blessées.

Lors d'une conférence de presse donnée lundi, quelques heures seulement après que deux autres personnes eurent été tuées par balle, le chef de la police Garry McCarthy a admis que les meilleurs efforts de son service n'avaient pas permis d'éviter un bain de sang ayant atteint sa plus forte intensité dimanche. Le total de 53 cas de personnes touchées ou tuées par balle au cours de la fin de semaine du 4 juillet a facilement éclipsé ceux de Detroit et de New York combinés, avec 46 incidents, dont 10 mortels.

«Au début de la fin de semaine de quatre jours, nous avions un plan, y compris le fait de déployer des centaines de policiers supplémentaires, et qu'est-ce que cela a donné? Beaucoup de fusillades et de meurtres, malheureusement.»

Les fusillades comprennent huit incidents impliquant la police. Dans cinq de ces situations, des agents ont tiré sur des suspects. Deux personnes - toutes deux âgées de 16 ans - ont été tuées lors de ces interventions. Selon M. McCarthy, qui s'appuie sur des enquêtes préliminaires, toutes les fusillades impliquant des policiers étaient justifiées, y compris le cas où des policiers ont ouvert le feu sur un suspect ayant tenté de les faucher avec sa voiture.

Même avec les fusillades du weekend, la police de Chicago offre un bilan semblable à celui des autres années en ce qui concerne les incidents impliquant ses agents, avec 33 cas en 2014 jusqu'à présent, comparativement à 35 à pareille date l'an dernier.

M. McCarthy a profité de la conférence de presse pour souligner de nouveau le nombre d'armes à feu en circulation dans les rues de la Ville des vents. Si Chicago possède des règles strictes en la matière, le chef de police maintien que l'État de l'Illinois dans son ensemble doit imposer des pénalités plus sévères en cas de violation.

Il ajoute que ses agents voient de plus en plus de suspects hésitants à jeter leurs armes lorsqu'ils sont confrontés par la police, puisqu'ils craignent davantage les punitions de leurs gangs criminels s'ils perdent celles-ci que les conséquences imposées par le système judiciaire s'ils sont arrêtés. «La possession d'une arme à feu chargée n'est même pas considérée comme un crime en Illinois», a lâché M. McCarthy, avant de souligner que les groupes criminels, eux, passent souvent à tabac leurs membres qui perdent une arme.

Le chef a toutefois souligné que même en tenant compte des morts survenues pendant la fin de semaine, Chicago a enregistré moins d'homicides en date du 6 juillet, cette année (185), que l'an dernier à pareille date (196). Au même moment, dit-il, on a recensé 46 fusillades de plus.