Le président Barack Obama a déploré lundi que le Congrès américain ne puisse voter cette année sur une réforme de l'immigration, accusant les élus républicains d'avoir fait «obstruction» à l'un de ses chantiers majeurs visant à endiguer l'afflux de clandestins, notamment d'enfants non accompagnés.

Le président américain, qui s'exprimait depuis la Maison-Blanche, a affirmé qu'il allait prendre des mesures par décret pour remédier à ce blocage parlementaire, repartant à l'offensive contre les républicains qui l'accusent d'abuser de son pouvoir exécutif.

Il s'en est directement pris aux responsables républicains qui ont refusé de voter une «maudite loi» par peur de leur frange ultra-conservatrice, qui s'oppose à la régularisation de onze millions de clandestins.

«Ils auraient agi selon la volonté de la majorité des Américains qui sont pour une réforme», a-t-il déploré lors d'une déclaration pleine d'ironie et de sarcasme.

«Au lieu de cela, ils ont une nouvelle fois démontré qu'ils ne voulaient pas s'opposer au Tea party au nom du bien commun».

Les États-Unis font face ces dernières semaines à un afflux de clandestins venus d'Amérique Centrale, en particulier d'enfants non accompagnés qui arrivent par le Mexique.

Le président américain a déclaré que John Boehner, le président républicain de la majorité à la Chambre des représentants, lui avait confié la semaine dernière que la réforme de l'immigration ne serait pas votée à la Chambre cette année. Le Sénat, à majorité démocrate, a déjà entériné le texte.

«Si le Congrès ne fait pas son travail, au moins, nous allons faire le nôtre», a-t-il ajouté, précisant avoir demandé au département de la Sécurité intérieure de lui présenter des recommandations d'ici la fin de l'été, afin de les passer par décret.

Il a également précisé avoir demandé au Congrès des moyens exceptionnels pour faire face à cet afflux de clandestins. Il a demandé lundi aux élus de voter sur une enveloppe exceptionnelle de deux milliards de dollars pour renforcer la surveillance à la frontière avec le Mexique, la lutte contre les réseaux de l'immigration et accélérer les procédures d'expulsion.