Hillary Clinton a pour la «millionième» fois répondu sans répondre mardi à l'inévitable question sur son éventuelle candidature à la Maison-Blanche en 2016 en affirmant qu'elle n'avait rien décidé, et restait focalisée sur la naissance prochaine de son petit-enfant.

«On m'a posé la question d'un million de façons différentes, c'est très malin, cette fois je n'ai rien vu venir!», a-t-elle répondu mardi lors d'un forum en direct sur CNN, interrogée par une journaliste de la chaîne. «Je suis en train de réfléchir à tous les choix que j'ai à faire, mais j'essaie de ne pas entrer dans le mode de prise de décision, de peser le pour et le contre».

La question n'a rien d'un piège pour l'ex-chef de la diplomatie américaine, 66 ans, omniprésente depuis la publication la semaine passée de ses mémoires, «Hard Choices» («Le temps des décisions», en français), vendus à ce jour à environ 100 000 exemplaires, a indiqué l'éditeur Simon & Schuster à l'AFP, confirmant une information de Politico.

En une semaine, Hillary Clinton a accordé des interviews aux chaînes américaines ABC, CBS, NBC, Fox News, allemande ZDF, britannique BBC et canadienne CTV, ainsi qu'à la radio américaine NPR. Donné des interviews aux magazines Paris Match et Stern. Et elle s'est rendue pour des séances de dédicaces ou des discours à New York, Chicago, Philadelphie, Toronto, Boston et Washington, où elle a une maison.

Souvent dans un rire sonore, Hillary Clinton secoue lentement la tête et donne une réponse désarmante: oui j'y pense, mais je ne déciderai vraisemblablement pas avant début 2015, selon des facteurs politiques et personnels.

«Je veux vivre dans l'instant. Mais en même temps, je suis inquiète de ce qui se passe dans le pays et dans le monde», a-t-elle dit à People Magazine.

«Je veux d'abord finir l'année, sillonner le pays, donner un coup de main pour les élections législatives de mi-mandat à l'automne, et ensuite respirer un grand coup, analyser mes plus et mes moins» a-t-elle affirmé sur ABC.

«J'adore ma vie d'aujourd'hui», a-t-elle rappelé sur NBC, en se réjouissant de la naissance du premier enfant de sa fille unique, Chelsea, prévue cet automne. Sur CTV: «Je ne sais pas ce que je voudrai faire une fois que cette nouvelle personne aura rejoint notre famille».

Mais quels seront ses critères?

«Ce n'est pas un concours pour savoir qui est le plus beau et répond le plus vite aux questions, ou peut lever le plus d'argent», a-t-elle expliqué sur CBS. La question centrale pour un candidat n'est pas, selon elle: «pouvez-vous gagner?», mais «quelle est votre vision pour l'Amérique?» et «pouvez-vous nous y emmener?».

Comprend-elle pourquoi tant de femmes l'appellent à se présenter?

«Absolument, parce que tant d'Américains ont ce désir, pour l'instant frustré, de briser le plut haut et plus dur des plafonds de verre», a-t-elle dit à CTV. Sans compter qu'elle «a déjà vécu ça, ce processus très difficile» (CNN).

Mais de conclure, mardi: «Je ne veux pas qu'on me presse».