Le président des États-Unis, Barack Obama, a fait fi de l'approche prudente prônée par Hilary Clinton lors du Printemps arabe, a écrit l'ancienne secrétaire d'État dans ses mémoires qui doivent sortir mardi aux États-Unis.

Dans ce livre intitulé Hard Choices (Des choix difficiles) et dont l'Associated Press a pu acheter un exemplaire, Mme Clinton tente de se démarquer de l'administration Obama en vue d'une candidature possible à l'investiture démocrate à l'élection de 2016.

Mme Clinton écrit notamment qu'elle souhaitait une passation transitoire du pouvoir en Égypte entre Hosni Moubarak et son successeur.

L'ancienne Première Dame des États-Unis décrit la division régnant au sein de l'administration Obama au cours du Printemps arabe en 2011. D'un côté il y a avait la vieille garde - dont elle-même faisait partie en compagnie du vice-président Joe Biden, du conseiller à la sécurité nationale Tom Donilon et du secrétaire à la Défense Robert Gates -qui recommandait une approche prudente et réaliste, de l'autre, des jeunes conseillers de la Maison-Blanche qui «ont été entraînés par l'idéalisme» et les événements.

Mme Clinton affirme qu'elle ne voulait pas que les États-Unis poussent un de leurs vieux partenaires vers la sortie sans avoir une idée précise de l'avenir de certains de ses alliés régionaux comme la Jordanie ou Israël.

Il est important pour Mme Clinton de souligner ces différents avec M. Obama, aussi subtils qu'ils puissent être, si elle vise la présidence en 2016. L'Égypte représente un sujet invitant en raison de la suite des événements après le départ forcé de M. Moubarak.

Un gouvernement lié aux Frères musulmans a pris le pouvoir avant d'être renversé par un coup d'État militaire dont le principal dirigeant a récemment été élu à la présidence malgré les critiques internationales.

Dans ce livre, Mme Clinton parle des quatre années qu'elle a passées à la tête du secrétariat d'État.

Elle estime que l'administration Obama a commis une erreur tactique en réclamant un moratoire sur les constructions dans les colonies juives. Selon elle, cette mesure a durci les positions du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui n'a pas négocié directement avec Israël au cours des 10 mois du moratoire parce que la question de Jérsalem-Est ne faisait pas partie des négociations.

Les négociations ont ensuite échoué à la fin du moratoire. Mme Clinton blâme les deux parties pour cet échec. Elle note toutefois que M. Abbas, qui s'était moqué du moratoire, en a demandé la prolongation pour poursuivre les pourparlers avec le premier ministre israélien Beyamin Netanyahou

M. Clinton ne dit rien au sujet de son hospitalisation pour y traiter un caillot de sang et une commotion cérébrale à la suite d'une chute en décembre 2012. Elle a récemment promis, lors d'une entrevue accordée à ABC News, qu'elle publiera son dossier médical si elle se portait candidate à la présidence.

Dans son livre, Mme Clinton soutient qu'elle n'a encore pris aucune décision quant à son avenir politique.