Bowe Bergdahl est-il un déserteur? Barack Obama a-t-il enfreint la loi en omettant d'aviser le Congrès du transfert vers le Qatar de cinq dirigeants talibans détenus à Guantánamo en échange de la libération de ce soldat américain? A-t-il mis en danger les vies d'Américains en les relâchant? Ces questions alimentent la vive polémique soulevée par cet échange de prisonniers. Voici un retour en 10 citations sur ce débat qui place depuis samedi le président américain sur la défensive.

1. «Bon après-midi tout le monde. Ce matin, j'ai appelé Bob et Jani Bergdahl et je les ai informés qu'après près de cinq années de captivité, leur fils, Bowe, rentrera au pays.»

- Le président Barack Obama, le 31 mai

2. «Le président a clairement violé la législation qui exige qu'il notifie le Congrès dans un délai de 30 jours avant de transférer des terroristes de Guantánamo et d'expliquer comment la menace posée par ces terroristes a été réduite de manière substantielle.»

- Howard McKeon et James Inhofe, leaders républicains des commissions des Forces armées respectivement à la Chambre des représentants et au Sénat, le 1er juin

3. «Cela m'a mis en rogne à l'époque, et c'est encore pire aujourd'hui avec tout ce qui se passe. Bowe Bergdahl a déserté en temps de guerre et ses compatriotes américains ont perdu la vie en tentant de le retrouver.»

- Le sergent Matt Vierkant, membre de l'unité de Bowe Bergdahl, le 2 juin

4. «Les chefs de notre armée ne fermeront pas les yeux si une faute délibérée a été commise [par Bowe Bergdahl].»

- Le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, le 3 juin

5. «Si nous poursuivons des gens pour avoir causé la mort de soldats, je connais plusieurs personnes qui sont plus coupables qu'un soldat déprimé.»

- Tom Ricks, analyste militaire, le 3 juin

6. «Les États-Unis ont toujours eu une règle sacrée: nous ne laissons pas derrière nous nos hommes et nos femmes en uniforme. Peu importe les circonstances, si un Américain est en captivité, nous devons le ramener. Point final.»

- Le président Barack Obama, le 3 juin

7. «La question est: en obtenant le retour du sergent Bergdahl, a-t-on mis en danger les vies d'Américains pour l'avenir? On ne nous a jamais dit qu'il y aurait un échange entre le sergent Bergdahl et cinq talibans. Ce sont les pires des pires, les durs des durs.»

- Le sénateur républicain de l'Arizona John McCain, le 3 juin

8. «Dans ces circonstances, un délai de 30 jours aurait interféré avec l'exécution de deux fonctions que la Constitution assigne au président: la protection des vies américaines à l'étranger et la protection des soldats américains.»

- Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, le 3 juin

9. «Mesdames et messieurs, ma thèse est que les négociations unilatérales de Barack Hussein Obama avec des terroristes et la libération subséquente de leurs dirigeants sans consultation avec le Congrès américain représentent un délit passible de destitution.»

- Allen West, ancien représentant républicain de la Floride, le 3 juin

10. «Je pense que nous aurions pris la même décision au sein de l'administration Bush.»

- John Bellinger, ancien conseiller de la Maison-Blanche et du département d'État sous George W. Bush, le 3 juin

IMAGE ARCHIVES AP/VOICE OF JIHAD

Dans des images obtenues du site Voice of Jihad, on voit le sergent Bowe Bergdahl, à droite, avec un combattant taliban, en Afghanistan.