Les Arabes estiment que l'administration Obama montre peu d'empressement à aider à l'édification d'un État palestinien et qu'elle ne devrait pas fournir d'armes aux rebelles en Syrie, selon un sondage dans des pays arabes publié mardi.

Cinq ans après son discours du Caire, Barack Obama remonte doucement la pente dans l'estime des Arabes, après une chute ces dernières années, mais sa cote de sympathie se maintient sous les 50 %.

L'enquête a été réalisée par Zogby Research Services auprès de 7000 personnes dans six pays (Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Arabie saoudite, Émirats arabes unis) et les Territoires palestiniens en mai.

Ses organisateurs concluent que «dans la plupart des pays arabes, les sentiments qu'inspirent les États-Unis sont au même niveau qu'en 2009», après le discours du Caire, qui avait soulevé de nombreux espoirs à propos d'un nouveau départ dans les relations entre Washington et les pays arabes, «et ils sont plus positifs qu'à l'époque de George W. Bush, où ils étaient très mauvais».

Quelques semaines après l'échec des négociations de paix, les Arabes «estiment que les États-Unis ne sont pas équilibrés dans leur approche des négociations entre Israéliens et Palestiniens».

Et si pour les Arabes l'occupation israélienne dans les Territoires palestiniens constitue le plus grand obstacle à la paix et à la stabilité dans le monde arabe, la plupart d'entre eux se montrent sceptiques quant à l'attachement des États-Unis à voir l'édification d'un État palestinien indépendant.

Interrogés sur le conflit syrien, les Arabes disent soutenir le projet américain de trouver une solution par la négociation.

Mais l'immense majorité d'entre eux pensent que les États-Unis devraient se montrer «plus attentifs à la crise humanitaire dont souffrent les réfugiés syriens», notent les rédacteurs du sondage.

Les personnes sondées sont aussi majoritairement contre une intervention de Washington sous la forme de fourniture d'armes aux rebelles.

Au Maroc et au Liban, 70 % des personnes interrogées estiment que les États-Unis devraient «ne pas se mêler de ce qui se passe en Syrie, parce que cela ne les regarde pas».

Sur la crise égyptienne qui a suivi la fin du régime d'Hosni Moubarak, nombre d'Arabes estiment que l'administration américaine soutenait davantage l'ancien président que son successeur Mohamed Morsi ou même le gouvernement intérimaire qui a destitué M. Morsi.

Mais quelque 51 % des Égyptiens jugent que Washington a fait preuve d'un soutien trop marqué au régime dominé par l'armée et son ex-chef, Abdel Fattah al-Sissi, qui vient de remporter la présidentielle.