«Inacceptable»: Michelle Obama a effectué mardi une incursion aussi rare que vigoureuse dans le débat politique en critiquant une tentative des républicains de s'en prendre aux critères de nutrition des repas scolaires.

Des élus de la Chambre des représentants, dominée par les adversaires conservateurs du président Barack Obama, ont proposé de dispenser certaines zones scolaires subissant des difficultés budgétaires de respecter des normes nutritionnelles.

Un texte de loi sur ces règles a été promulgué en 2010 par le dirigeant démocrate, conformément à des recommandations de l'Académie nationale des sciences.

Ces règles exigent des écoles qu'elles proposent aux enfants des aliments équilibrés, dont des fruits et des légumes, pour lutter contre l'obésité infantile, un fléau de santé publique aux États-Unis.

Ce sujet tient très à coeur à la première dame des États-Unis, chantre de l'exercice et d'une alimentation saine via le programme «let's move!» (bougeons!) qu'elle parraine.

Affaiblir les règles de nutrition en vigueur «est inacceptable», a lancé Mme Obama face aux journalistes lors d'une réunion à la Maison-Blanche avec des responsables scolaires. «C'est inacceptable pour moi, pas seulement en tant que première dame, mais en tant que mère», a insisté Mme Obama, pour qui «les enjeux ne peuvent pas être plus cruciaux», vu les statistiques sur le surpoids des Américains.

Environ un tiers des enfants et adolescents américains sont en surpoids ou obèses. Près de 20% des enfants de 6 à 11 ans et 18% des 12-19 ans sont obèses.

«La dernière chose que nous pouvons nous permettre à l'heure actuelle est de faire de la politique politicienne au dépens de la santé de nos enfants», a plaidé Mme Obama, en prévenant qu'il allait «falloir être prêts à nous battre».

Mme Obama, comme la plupart des «First ladies» américaines, avait jusqu'ici évité de parler directement de politique, et abordé de façon consensuelle les dossiers qu'elle défend depuis 2009: outre la santé des jeunes, le soutien aux familles de militaires et l'éducation.