Les États-Unis sont les seuls à aider le Nigeria à retrouver les quelque 200 lycéennes enlevées par Boko Haram, a affirmé jeudi le secrétaire d'État John Kerry, alors que le Royaume-Uni, la France et Israël sont aussi présents sur le terrain.

Contre «Boko Haram, au Nigeria, seuls les États-Unis sont là-bas, offrant leur assistance pour aider à trouver ces jeunes femmes», a déclaré M. Kerry, devant une partie du corps diplomatique américain, fort de 13 000 personnes, qui célèbre son 90e anniversaire.

«Non seulement les autres pays ne sont pas invités, mais ils n'ont même pas proposé. Cela fait une différence», a martelé M. Kerry, dans un discours très offensif lors d'un dîner au département d'État.

De fait, Washington est le plus impliqué au Nigeria pour essayer de localiser les jeunes filles kidnappées par le groupe islamiste armé.

Quelque 80 militaires américains ont été envoyés au Tchad pour mener «des opérations de renseignement, de surveillance et des vols de reconnaissance au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines», avait annoncé mercredi le président Barack Obama.

Ces moyens s'ajoutent aux drones, avions-espions et une trentaine de conseillers civils et militaires chargés depuis la semaine dernière d'appuyer les forces de sécurité nigérianes.

Mais les Etats-Unis ne sont pas seuls sur place: le Royaume-Uni, la France et dernièrement Israël ont aussi dépêché des experts. La Chine, dont dix ressortissants ont été enlevés, probablement par Boko Haram, dans une région frontalière du Cameroun, a aussi proposé son aide.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a placé Boko Haram sur la liste noire des organisations terroristes soumises à des sanctions en raison de liens avec Al-Qaïda, une mesure réclamée par le Nigeria et recommandée par un sommet international organisé samedi par Paris.

Syrie

Dans son discours, M. Kerry a également donné un coup de griffe à la France, dont le chef de la diplomatie Laurent Fabius avait dit, il y a dix jours à Washington, «regretter» que les États-Unis n'aient pas attaqué la Syrie l'été dernier.

«Des gens sont en colère parce que nous n'avons pas frappé la Syrie», a lancé le ministre américain, sans citer Paris, mais visiblement irrité.

«Mais devinez quoi? Aujourd'hui 92% de toutes les armes chimiques sont hors (de Syrie) et en cours de destruction et les 8% restants vont l'être. Cela ne serait jamais arrivé autrement», a défendu John Kerry, qui avait été partisan d'une action militaire contre Damas, avant que le président Obama y renonce à la dernière minute.