Les autorités ont lancé mardi à New York un cri d'alarme sur l'«épidémie» d'héroïne, marquée par des saisies record en 2014 et l'explosion du nombre de surdoses.

«Nous avons déjà saisi cette année 288 livres, soit 131 kilos d'héroïne», d'une valeur à la revente de 40 à 60 millions de dollars, a déclaré Bridget Brennan, procureur de la ville chargée des affaires de drogue, devant le conseil municipal, les comparant aux «177 livres saisies durant toute l'année dernière». «Du jamais vu» depuis que la ville a commencé à tenir des archives en 1991, a-t-elle précisé .

Elle ajouté que le nombre de surdoses avait augmenté de 84% entre 2010 et 2012.

«New York est devenue la plaque tournante de la distribution d'héroïne pour tout le nord-est» des États-Unis, a également déclaré Mme Brennan.

Elle ajouté qu'au delà des quartiers ayant des problèmes de longue date, «un nouveau groupe d'utilisateurs a émergé, des jeunes, des classes moyennes, des cols bleus, des gens qui sont plus éduqués que les anciens utilisateurs. Ils commencent souvent avec des abus de médicaments, et quand les antalgiques deviennent trop chers, ils se tournent vers l'héroïne», a-t-elle ajouté.

Elle a précisé que le prix de l'héroïne était «plus bas», et que la drogue était «plus pure» que durant la dernière épidémie d'héroïne dans les années 70.

«A l'époque la pureté était entre 6 et 10%». Elle est aujourd'hui, selon elle, «entre 40 et 60%». D'où l'augmentation selon elle du nombre de surdoses.

La drogue venant de Colombie arrive via les cartels mexicains,via la frontière sud-ouest, a-t-elle ajouté. Elle est cachée sous des fruits et jusque dans les batteries de certains camions, a-t-elle précisé.

Elle est ensuite acheminée jusque dans le New Jersey ou la Pennsylvanie avant d'être acheminée en voiture vers des «laboratoires» new-yorkais où elle est traitée et empaquetée en dose individuelle, a-t-elle ajouté, évoquant des «centaines de milliers» de sachets de cristal.

Le problème croissant de l'héroïne avait été mis en lumière il y a quelques mois par la mort par overdose de l'acteur Philip Seymour Hoffman.

Le 8 janvier dernier, le gouverneur du petit État du Vermont, avait également consacré la quasi totalité de son discours annuel sur l'état de son État au problème de l'héroïne.

Et en mars, le ministre américain de la Justice Eric Holder avait lui aussi sonné l'alarme sur «une crise de santé publique» liée à une recrudescence d'overdoses d'héroïne et à l'usage abusif de médicaments antidouleurs opiacés.