À quatre semaines de la publication de son livre Hard Choices, Hillary Clinton a défendu mercredi à Washington son bilan de chef de la diplomatie américaine dans les dossiers du nucléaire iranien et des négociations israélo-palestiniennes.

«Ça fait du bien de sortir de mon grenier», a-t-elle d'abord plaisanté, lors d'un forum de la grande association juive American Jewish Committee (AJC), en expliquant qu'elle venait de terminer d'écrire son livre, qui sortira le 10 juin.

Le livre sera consacré à ses quatre années à la tête du département d'État (2009-2013), «un livre léger pour l'été, parfait pour la plage, j'en suis sûre».

«Gouverner au plus haut niveau requiert toujours un subtil équilibre, avec une série infinie de décisions difficiles, souvent sur la base d'informations imparfaites et d'impératifs conflictuels», a-t-elle justifié. «Il y a toujours des choix difficiles qu'on regrette ensuite, des conséquences non prévues, des voies alternatives que nous regrettons de ne pas avoir empruntées, mais j'espère qu'au final on a plus souvent raison que tort».

Hillary Clinton a expliqué avoir travaillé main dans la main avec le président Barack Obama dès 2009 pour résoudre la crise avec Téhéran sur le dossier du nucléaire.

«Le président Obama et moi savions que nous avions un choix difficile à faire : continuer à utiliser le même manuel usé, ce qui aurait été la solution politique la plus sûre, mais en pratique intenable, ou déchirer le vieux manuel et élaborer une nouvelle stratégie», a-t-elle dit. «Nous avons décidé à la fois de tendre la main aux dirigeants iraniens et d'augmenter la pression pour qu'eux aussi soient confrontés à des choix difficiles».

«Quand j'ai quitté le département d'État et passé le relais au secrétaire (John) Kerry (en février 2013), nous étions bien placés pour voir si nous avions suffisamment bien préparé le terrain pour que les changements nécessaires se produisent», s'est-elle félicitée.

Même défense concernant les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, aujourd'hui au point mort.

«Lorsque, comme secrétaire d'État, j'ai travaillé, amadoué et imploré pour obtenir trois séries de négociations directes entre le premier ministre (Benyamin) Nétanyahou et le président (Mahmoud) Abbas, lorsque j'étais au premier rang lors de l'initiative de mon mari dans les années 1990, ainsi que lors de celle du président Bush en tant que sénatrice, je peux vous dire que ce qu'il faudra faire exactement ce sont des choix difficiles, pour parvenir à une paix juste et durable, une paix complète entre Israéliens et Palestiniens, deux États pour deux peuples», a-t-elle lancé.

Hillary Clinton, favorite des sondages pour la Maison-Blanche en 2016, prononce plusieurs discours par semaine aux États-Unis, une tournée qui lui permet de roder les thèmes d'une éventuelle campagne présidentielle.