Un élu municipal californien, qui avait instauré un système de corruption massive dans une banlieue modeste de Los Angeles, a été condamné mercredi à 12 ans de prison, a-t-on appris auprès de la justice.

Robert Rizzo, ex-administrateur de la ville de Bell, qui s'octroyait un salaire annuel de près de 800.000 dollars, devra également restituer 8,8 millions de dollars à sa municipalité, selon un jugement de la Cour supérieure de Los Angeles.

«M. Rizzo, vous avez eu un comportement déplorable pendant de très longues années», a déclaré la juge Kathleen Kennedy.

«J'ai trompé la confiance du public», a reconnu le coupable, poursuivi pour 69 chefs d'accusation, avant la lecture de sa sentence. «Je suis absolument désolé et présente mes excuses».

M. Rizzo avait par ailleurs été condamné lundi à 33 mois de prison pour fraude fiscale. La juge Kennedy l'a autorisé à purger ses deux peines en même temps.

Une petite dizaine de fonctionnaires municipaux de Bell avaient été mouillés dans ce vaste scandale de corruption, qui avait choqué les États-Unis par son ampleur.

Bell, située à 10 kilomètres au sud de Los Angeles, est une banlieue modeste de 36 000 habitants, peuplée à 93% de Latino-américains, selon le dernier recensement. Le revenu moyen par tête y est moitié moins élevé que le revenu moyen américain.

Parmi les complices de M. Rizzo, figurait son assistante Angela Spaccia, qui touchait près de 336 000 dollars par an. Elle a été condamnée la semaine dernière à 11 ans et 8 mois de prison et devra rendre plus de 8 millions de dollars à la ville. Cinq autre accusés attendent encore leur sentence.

L'enquête avait établi qu'entre 1993 et 2010, le conseil municipal avait accordé 16 augmentations à M. Rizzo -- 47% d'augmentation sur la seule année 2005. Depuis 2003, les conseillers municipaux avaient également voté pour eux-mêmes des hausses de salaire de 16% par an.

Environ 1,2 million de dollars ont par ailleurs été détournés pour rétribuer des réunions fictives.

«Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt entièrement», a déclaré Violetta Alvarez, actuelle conseillère municipale de Bell. «C'est ce qui s'est passé à Bell».