Les autorités malaisiennes ont nié hier refuser l'aide des agences américaines, y compris le FBI, pour faire progresser l'enquête sur la disparition du vol MH370, dont la gestion fait l'objet de critiques de plus en plus nombreuses.

«Je travaille avec eux», a déclaré le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein, à l'agence Reuters. «Il revient au FBI de nous dire s'ils ont besoin davantage d'experts pour aider, car ce n'est pas à nous de savoir ce qu'ils ont.»

Cette déclaration est de nature à exacerber le niveau de frustration des responsables du FBI et des autres agences américaines. Ceux-ci affirment ne pas pouvoir envoyer d'enquêteurs en Malaisie avant d'y avoir été formellement invités.

En attendant, l'unique collaboration entre le FBI et les enquêteurs malaisiens passe par un «attaché juridique» assigné à l'ambassade américaine à Kuala Lumpur.

Les enquêteurs du FBI, de même que ceux du Conseil national de la sécurité des transports, ont acquis une expertise susceptible de faire avancer l'enquête sur la disparition du vol MH370. Les enquêteurs américains voudraient notamment avoir accès au simulateur de vol qui a été saisi dans le domicile du pilote du Boeing 777 de la Malaysia Airlines.

Ils n'avaient pas encore reçu le feu vert des autorités malaisiennes lundi soir. La veille, le représentant républicain de New York, Peter King, président d'une sous-commission sur le contre-terrorisme et le renseignement, avait reproché au gouvernement de la Malaisie son manque de coopération et de transparence dans ce qui semble être un crime international.

«C'est frustrant pour le FBI», a-t-il déclaré sur CNN. «Ce que je comprends, c'est que le gouvernement malaisien ne coopère pas.»

Pendant que l'enquête sur la disparition du vol MH370 semble piétiner, les recherches pour localiser l'appareil se poursuivent dans une zone qui s'étend désormais sur 7,7 millions de kilomètres carrés, de la mer Caspienne au sud de l'océan Indien, soit un territoire plus vaste que l'Australie.

Au moins 26 pays, dont les États-Unis, la Chine et la France, participent aux recherches avec, cette fois-ci, la bénédiction de la Malaisie.

«C'est une énorme zone de recherche. Et c'est une mission que la Malaisie ne peut accomplir seule», a déclaré le ministre malaisien des Transports.

La Chine a complété de son côté son enquête sur les 153 passagers chinois qui étaient à bord du Boeing 777. Aucun élément prouvant qu'un ou plusieurs d'entre eux aient pu détourner l'avion ou être responsables d'un attentat n'a été découvert, selon un responsable chinois.

En Chine, des parents de passagers du vol MH370 ont également exprimé leur frustration, hier. Ils ont menacé de déclencher une grève de la faim si les autorités malaisiennes continuent à fournir des informations erronées sur la disparition de l'appareil.

Le New York Times a apporté hier un nouvel élément à ce que l'on sait du changement de trajectoire du vol MH370. Selon des sources américaines citées par ce quotidien, la première déviation vers l'ouest a vraisemblablement été causée par un ordinateur installé dans le cockpit et à l'aide duquel une nouvelle trajectoire aurait été programmée. L'information n'a cependant pas été confirmée par les autorités malaisiennes.

La cote de CNN à la hausse

CNN a trouvé un remède temporaire au déclin spectaculaire de ses cotes d'écoute: depuis la disparition du vol MH370, la chaîne d'information continue consacre presque toute sa programmation à ce mystère. Résultat: les cotes d'écoute de CNN ont augmenté de près de 100% la semaine dernière et au cours du dernier week-end. La chaîne a même réussi l'exploit de battre pendant plusieurs heures Fox News, numéro un de l'information continue aux États-Unis.

Évidemment, CNN a exploré presque toutes les thèses sur la disparition du vol. Un de ses présentateurs, Don Lemon, s'est même demandé dimanche si «le surnaturel», et plus précisément «le pouvoir surnaturel de Dieu», n'avait pas joué un rôle dans cette disparition.