Washington s'est dit samedi «profondément troublé» par la mort en détention la veille de la dissidente chinoise Cao Shunli, qui avait été arrêtée il y a cinq mois alors qu'elle voulait se rendre au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

«Nous sommes profondément troublés par les informations selon lesquelles la militante des droits de l'homme Cao Shunli est décédée dans un hôpital de Pékin. (...) Nous avons fait part à plusieurs reprises de nos inquiétudes aux autorités chinoises concernant la détention de Cao Shunli, et notamment quant à la détérioration de son état de  santé», a indiqué la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki dans un communiqué.

«Nous continuons à être préoccupés par la situation des droits de l'homme en Chine et allons continuer à demander aux autorités chinoises de garantir aux citoyens chinois la protection et la liberté à laquelle ils ont droit selon les engagements internationaux pris par la Chine», a ajouté Mme Psaki.

Un groupe de défense des droits de l'homme en Chine a rapporté vendredi le décès de Cao Shunli en détention.

La police chinoise l'avait interpellée en septembre dernier à l'aéroport de Pékin alors qu'elle s'apprêtait à s'envoler vers la Suisse pour témoigner lors d'une session de cette instance des Nations unies.

En prison, son état de santé s'est rapidement dégradé, d'autant que ses gardiens lui auraient dans un premier temps refusé l'accès à des soins médicaux, avait expliqué il y a quelques jours son avocat Wang Yu, qui tenait ses informations du frère de Mme Cao.

Mme Cao et plusieurs autres activistes avaient protesté en silence devant le ministère chinois des Affaires étrangères en juin 2013, pour demander à être davantage entendus lors de l'examen par les Nations unies de la situation des droits de l'homme en Chine, avaient relaté plusieurs ONG.

Amnesty International l'avait qualifiée de «prisonnière d'opinion», appelant à sa libération «immédiate et inconditionnelle».

La Chine, qui met en avant la prospérité et les libertés grandissantes de ses citoyens, est cependant régulièrement critiquée par les États-Unis et les pays européens, qui dénoncent notamment l'emprisonnement de dissidents et sa politique répressive à l'égard des minorités ethniques.