Les deux chambres du Congrès américain ont adopté mardi des textes condamnant l'intervention russe en Ukraine, un geste symbolique mais fort, à la veille de la visite du Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, à Washington.

La Chambre des représentants a approuvé à une quasi-unanimité (402 voix contre 7) une résolution condamnant «la violation de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par des forces militaires de la Fédération de Russie».

Le texte, non contraignant, appelle l'exécutif américain «à imposer des sanctions de visas, financières, commerciales et autres contre de hauts responsables de la Fédération de Russie, des banques et organisations commerciales contrôlées par l'État, ainsi que d'autres agences publiques».

La chambre haute du Congrès, le Sénat, a de son côté approuvé par consensus une résolution condamnant «l'agression illégale de la Russie en Ukraine».

Ces mesures symboliques précèdent le vote attendu de l'aide économique promise par les États-Unis à l'Ukraine, constituée de la garantie de prêts à hauteur d'un milliard de dollars.

Le processus parlementaire américain veut que chacune des deux chambres se prononce, ce qui a déjà été fait à la Chambre la semaine dernière.

Le Sénat examinera la mesure mercredi à la commission des Affaires étrangères, a indiqué mardi son président, Robert Menendez.

Mais les négociations se poursuivaient mardi soir pour inclure ou non des clauses subsidiaires, notamment la ratification du projet de réforme du Fonds monétaire international, bloqué depuis plusieurs années.

Cette réforme, signée en 2010 mais jamais ratifiée par le Sénat, augmenterait les ressources permanentes du FMI, qui pourrait ainsi prêter davantage aux autorités de Kiev, selon l'administration.

Mais elle est critiquée par de nombreux parlementaires républicains, qui considèrent que les ressources permanentes du FMI lui permettent déjà d'assurer sa mission d'aide aux pays en difficulté.

«Si on n'arrive pas à le mettre dans le texte, au lieu de tout bloquer, je préfèrerais avancer et adopter la partie spécifique à l'Ukraine», a expliqué le sénateur républicain Bob Corker, membre de la commission.

«Il est trop tôt pour dire» si la réforme du FMI fera ou non partie du texte final, a dit de son côté le démocrate Tim Kaine.

Un républicain, John Barrasso, a par ailleurs annoncé mardi qu'il déposerait un amendement pour encourager les exportations de gaz naturel américain vers l'Ukraine afin de réduire la dépendance de Kiev envers la Russie.