Les procureurs fédéraux du Texas ont laissé tomber mercredi une série de chefs d'inculpation contre un journaliste militant, dans une affaire suivie de près aux États-Unis impliquant notamment le collectif de pirates informatiques Anonymous.

Cet abandon de charges intervient après que les avocats du journaliste Barrett Brown ont déposé une requête demandant que 11 chefs d'inculpation --dont le plus important, celui de vol d'identité aggravé-- soient annulés. Ils invoquaient les dispositions sur la liberté d'expression de la Constitution américaine.

Brown, en prison depuis son arrestation en septembre 2012, fait néanmoins toujours face aux chefs d'obstruction à la justice et de menace contre des agents des forces de l'ordre.

Ses défenseurs ont malgré tout salué les développements de mercredi.

«C'est une immense victoire pour la liberté de la presse, pour Barrett et pour tous ceux qui l'ont soutenu durant un an et demi», a commenté le groupe Free Barrett Brown sur son blog Tumblr.

Brown, 32 ans, est poursuivi car son site internet Project PM avait posté un lien hypertexte lors d'un chat sur internet comportant les données de cartes de crédit obtenues en 2011 par les membres du réseau Anonymous qui avaient piraté les ordinateurs de la société de renseignement Stratfor.

Si Brown avait été reconnu coupable, cela aurait lancé le message aux journalistes que tous les liens hypertextes qu'ils sont amenés à ajouter à leurs articles en ligne afin d'appuyer leur reportage sont susceptibles de les exposer à des poursuites judiciaires, a souligné le Comité pour la protection des journalistes.

Selon les défenseurs de Brown, le journaliste encourt jusqu'à 70 ans de prison s'il est reconnu coupable des chefs d'accusation qui pèsent encore contre lui.