«Je pensais avoir lu dans le New York Times que le Tea Party était mort!» La plaisanterie du sénateur américain Ted Cruz a fait exploser de rire les militants venus célébrer jeudi les cinq ans du Tea Party à Washington.

«Le Tea Party est le développement politique le plus enthousiasmant de ces dernières décennies», a affirmé celui qui compte parmi les plus conservateurs et les plus intransigeants du Congrès américain, devant plusieurs centaines de militants réunis dans un hôtel de Washington à l'appel de l'organisation Tea Party Patriots.

Le mouvement du Tea Party, composé d'une myriade de groupes locaux et nationaux plus ou moins organisés, a commencé son ascension en 2009, dans les premiers mois suivant l'installation de Barack Obama à la Maison-Blanche, une période marquée par la récession et l'immense plan de relance de l'économie et de sauvetage des banques.

Les derniers mois se sont révélés difficiles pour la mouvance, avec des revers au Congrès sur le budget, la dette et la réforme du système de santé, surnommée «Obamacare».

Mais devant les militants, les chefs de file ultra-conservateurs ont promis que la révolution - moins d'État, moins d'impôts, plus de liberté - ne faisait que commencer.

«Je suis convaincu que nous abrogerons chaque mot d'Obamacare», a même dit Ted Cruz, que beaucoup souhaitent voir se présenter à l'élection présidentielle de 2016.

Au-delà de la pureté des idées, plusieurs personnalités influentes ont toutefois reconnu que le Tea Party devait dépasser son image obstructionniste.

«Si nous voulons vivre politiquement, notre message doit être un message heureux, d'optimisme et d'intégration», a expliqué le sénateur Rand Paul, lui aussi prétendant officieux à la Maison-Blanche. «Nous pouvons être en désaccord avec le président, sans pour autant l'insulter».

«Pour mériter la victoire, les conservateurs ne peuvent pas se contenter de faire la bagarre. Il faut qu'on gagne le débat, et pour cela il faut plus que des tripes, il nous faut un programme», a plaidé le sénateur Mike Lee.

Mais au Congrès, base du pouvoir républicain à Washington, les élus du Tea Party sont en guerre interne avec les chefs de file du parti, qui les considèrent nocifs.

Malgré cela, le Tea Party entend poursuivre sa bataille contre l'«establishment», en commençant par les élections primaires du printemps et de l'été en vue des législatives de novembre.

«Nous ne sommes pas à vendre, et nous sommes là pour rester», a juré le représentant Tim Huelskamp.