Le président des États-Unis Barack Obama a augmenté de 25% les salaires minimum de centaines de milliers d'Américains mercredi et exhorté le Congrès à généraliser cette mesure.

Lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche, M. Obama a signé un décret portant à 10,10 dollars le salaire minimum horaire des contractuels de l'État, pour les personnes embauchées à partir du 1er janvier 2015. Il concrétisait ainsi une annonce effectuée lors de son discours sur l'état de l'Union fin janvier.

Le salaire minimum fédéral est actuellement de 7,25 dollars, le même niveau depuis 2009. Certains États américains appliquent des taux plus élevés.

M. Obama a fait valoir qu'en tenant compte de l'inflation, le pouvoir d'achat des personnes au salaire minimum avait en fait «régressé de 20% par rapport à l'époque où Ronald Reagan a pris ses fonctions» de président, soit en janvier 1981.

Porter le salaire minimum à 10,10 dollars à partir de 2015 bénéficiera à des «centaines de milliers de personnes», avait auparavant assuré le secrétaire au Travail, Tom Perez. Il a expliqué lors d'un point de presse à la Maison-Blanche que cette nouvelle politique pourrait s'effectuer dans le cadre des allocations budgétaires actuelles.

En effet, seule la Chambre des représentants a le pouvoir constitutionnel de voter de nouvelles dépenses, et les élus du parti républicain qui y sont majoritaires ont exprimé leur hostilité à une augmentation du salaire minimum, de nature selon eux à freiner la croissance.

Mais M. Obama s'est inscrit en faux contre cette idée, faisant valoir qu'une telle augmentation, appelée de ses voeux depuis un an,  «aiderait des millions d'Américains à sortir de la pauvreté». Une telle mesure «ne va pas avoir d'effet négatif sur l'économie, elle va doper l'économie», a-t-il assuré en appelant une nouvelle fois le Congrès à «donner une augmentation aux États-Unis».

Le taux de chômage américain est retombé à son plus bas niveau depuis plus de cinq ans (6,6% en janvier) et la croissance s'est encore accélérée (4,1% en rythme annualisé au troisième trimestre dernier).

Contrairement à la situation en France, le salaire minimum n'est pas augmenté mécaniquement aux États-Unis chaque année pour tenir compte de l'inflation.

Selon l'Organisation internationale du travail, les États-Unis accusent un certain retard par rapport aux autres pays industrialisés. En 2010, le salaire minimum américain représentait seulement 38,8% du salaire médian dans le pays, contre 46,1% en Grande-Bretagne et 60,1% en France.