L'exécution d'un prisonnier en Ohio qui a duré plus longtemps qu'à l'accoutumée se voulait une sentence cruelle et inhabituelle qui devrait être interdite à l'avenir, a affirmé la famille du prisonnier dans une poursuite déposée en cour fédérale.

La poursuite, déposée tard vendredi, soutient aussi que Hospira Inc., le fabricant du médicament utilisé dans l'injection létale, a posé un geste illégal en permettant que les substances soient utilisées pour une exécution. Il devrait lui être interdit de rendre ces produits disponibles pour la peine capitale.

Selon le texte de la poursuite, Dennis McGuire «a reniflé, émis des bruits gutturaux et arqué son dos à répétition, semblant se tordre de douleur.» Il semblait suffoquer, ajoute la famille.

L'exécution de McGuire, le 16 janvier, a duré 26 minutes, la plus longue mise à mort depuis le retour de la peine capitale dans l'État, en 1999, selon l'analyse de l'Associated Press des 53 dossiers du Département de la réhabilitation et des services correctionnels.

Il est impossible de dire ce que McGuire a véritablement ressenti. L'Associated Press l'a vu sembler s'évanouir, avant qu'il ne se mette à renifler, haleter et ouvrir et fermer la bouche.

L'exécution de l'homme, durant laquelle ses enfants - d'âge adulte - pleuraient de consternation, a mené à plusieurs demandes de moratoire sur la peine de mort en Ohio.

Selon la poursuite, qui réclame un dédommagement au-delà de 75 000 $, la compagnie Hospira, basée à Lake Forest en Illinois, savait que les substances qu'elle fabrique étaient utilisées pour des exécutions, mais qu'elle continuait de les vendre à l'Ohio.

Hospira aurait dû savoir que les drogues «causeraient une douleur et une souffrance extrêmes et inutiles durant l'exécution», dit la poursuite.

En 2011, incapable de garantir aux autorités de l'Italie, où est située son usine, que la substance n'allait pas être vendue pour procéder à des exécutions, Hospira a cessé de produire du thiopental sodique.

Selon une déclaration de la compagnie, Hospira a aussi interdit que d'autres produits soient utilisés pour les mises à mort, dont le midazolam et l'hydromorphone, les deux substances utilisées dans l'exécution de M. McGuire. La compagnie pharmaceutique soutient aussi que ses distributeurs ont accepté de ne pas vendre ces médicaments aux prisons.