Le gouverneur de l'État de New York a annoncé mercredi qu'il allait autoriser la marijuana à des fins médicales, New York devenant le 21e État américain à assouplir sa législation en la matière.

Andrew Cuomo, un démocrate longtemps opposé à une telle mesure, a annoncé un programme pilote dans 20 hôpitaux de l'État qui compte 19,5 millions d'habitants.

«La marijuana médicale peut aider à gérer la douleur et le traitement du cancer et d'autres maladies graves, et 20 États l'ont déjà autorisée. Nous allons établir un programme permettant à 20 hôpitaux de la prescrire», a-t-il déclaré lors de son discours annuel sur l'état de l'Etat de New York, à Albany. «Nous surveillerons le programme pour évaluer l'efficacité du système de marijuana médicale», a-t-il ajouté, sans autres détails.

M. Cuomo, 56 ans, qui s'était déjà prononcé l'an dernier pour décriminaliser la possession de 15 grammes ou moins de cannabis, devrait procéder par décret, la mesure ayant déjà été proposée à quatre reprises sans succès ces dernières années aux élus de l'État.

Cette annonce s'inscrit dans un mouvement croissant d'assouplissement des législations sur la marijuana aux Etats-Unis.

Avec l'État de New York, elle sera ainsi autorisée pour des raisons médicales, dans des quantités et cadres plus ou moins stricts, dans 21 des 50 États américains, et dans la capitale Washington DC, entité territoriale qui ne fait partie d'aucun État. Le premier État à l'autoriser, par référendum, avait été la Californie en 1996, où elle peut être prescrite pour un simple mal de dos.

Dans le Massachusetts (nord-est), où la mesure a été adoptée par référendum en novembre 2012, les patients peuvent posséder ce qui leur est «nécessaire pour leur usage médical personnel pour 60 jours», pour aider à supporter cancer, glaucome, sida, hépatite C, maladie de Parkinson, sclérose en plaques...

Le Vermont (nord-est) autorise un malade approuvé à posséder «deux plants matures, sept plants immatures et 56,6 grammes de cannabis».

L'Oregon (nord-ouest) en autorise 680 grammes, et l'autorise pour les personnes souffrant de stress post-traumatique.

58% des Américains sont pour une légalisation de la marijuana (sondage Gallup, octobre 2013) et 14 Etats ont également ces dernières années décriminalisé la possession de cannabis en petite quantité.

Parfois autorisée pour les enfants

Le Colorado (ouest) est allé encore plus loin. Il l'a complètement légalisé. Depuis le 1er janvier, les consommateurs âgés de plus de 21 ans peuvent y acheter légalement jusqu'à 28 grammes de cannabis. L'État de Washington (nord-ouest) a voté une mesure similaire en novembre, qui prendra effet au printemps.

Les autorités locales dans ces deux États superviseront la culture, la distribution et le marketing du cannabis.

Au niveau fédéral, vente et possession restent interdites. Mais en octobre 2009, l'administration Obama avait envoyé un mémo aux procureurs fédéraux, les incitant à ne pas engager de poursuites contre les personnes distribuant du cannabis à des fins thérapeutiques.

L'annonce de M. Cuomo intervient à un moment politique intéressant, avec l'arrivée à New York du maire Bill de Blasio, plus à gauche que M. Cuomo.

Le mandat de M. Cuomo est soumis à réélection à la fin de l'année.

Le gouverneur, qui dans son discours mercredi a insisté sur les succès économiques de son État, la nécessité d'y baisser les impôts pour les entreprises et de moderniser le système d'éducation, est cité comme un possible candidat à la présidentielle de 2016, tout comme le gouverneur de l'État voisin du New Jersey, le républicain modéré Chris Christie.

Le New Jersey autorise la marijuana à usage thérapeutique depuis trois ans pour de nombreuses maladies. La loi y a même récemment été amendée pour l'élargir à certains enfants malades.