Un juge fédéral américain a renversé, lundi, l'interdiction de vendre des armes à feu à Chicago, jugeant inconstitutionnelle cette mesure visant à réduire la violence causée par les armes dans la troisième plus grande ville des États-Unis.

Le juge Edmond E. Chang a expliqué dans son jugement que même si le gouvernement a le devoir de protéger ses citoyens, il a aussi le devoir de protéger leurs droits constitutionnels, notamment celui de porter des armes pour se défendre.

Néanmoins, M. Chang a indiqué qu'il suspendait temporairement les effets de son jugement, ce qui signifie que l'interdiction peut être maintenue pendant que la municipalité décide si elle porte le dossier en appel.

Un porte-parole du département de la justice à la Ville de Chicago, Broderick Drew, n'a pas immédiatement retourné les appels de l'Associated Press l'invitant à commenter le jugement.

La décision est le plus récent revers infligé à l'une des lois sur les armes à feu les plus sévères des États-Unis. En 2010, la Cour suprême avait invalidé l'interdiction des armes qui était en vigueur depuis longtemps à Chicago. Et l'an dernier, les législateurs de l'État ont été forcés par une cour d'appel fédérale à adopter une loi autorisant les résidants à porter des armes dissimulées en Illinois, le seul État qui interdisait cette pratique.

La loi qui en a résulté a eu pour effet de retirer aux responsables de la Ville et du comté leur autorité d'encadrer les armes à feu, ce qui a particulièrement irrité les responsables à Chicago, où les résidents désirant porter une arme dissimulée devaient présenter une demande au chef de la police.

La décision du juge Chang est survenue après une plainte déposée par l'Association des détaillants d'armes à feu de l'Illinois et trois résidants de Chicago. Le juge a noté que l'interdiction à Chicago concernait non seulement les détaillants d'armes autorisés par le gouvernement fédéral, mais aussi les cadeaux entre membres d'une même famille.

Le juge a écrit que la troisième plus grande ville des États-Unis allait «trop loin en interdisant complètement les acheteurs légaux et les détaillants légaux de s'engager dans des acquisitions et des ventes légales d'armes à feu». Il a aussi affirmé que les preuves ne permettaient pas de conclure que cette mesure avait permis d'atteindre l'objectif visé.

Chicago, la ville américaine qui comptait le plus grand nombre de meurtres l'an dernier, interdit toujours les armes d'assaut.

Les responsables de la Ville ont admis depuis longtemps que l'interdiction de vendre des armes est inefficace, parce que la vente reste légale dans les banlieues et les autres États de la région.