Les États-Unis ont procédé au transfèrement de deux détenus de la prison militaire de Guantanamo (Cuba) à l'Arabie Saoudite, a annoncé lundi le Pentagone dans un communiqué.

«Le département de la Défense a annoncé aujourd'hui (lundi) le transfèrement de M. Saad Muhammad Husayn Qahtani et de M. Hamood Abdulla Hamood du centre de détention de la baie de Guantanamo au gouvernement d'Arabie Saoudite», affirme le Pentagone, précisant qu'après le départ de ces deux hommes, il reste 160 détenus à Guantanamo.

«Les États-Unis se sont coordonnés avec le gouvernement de l'Arabie Saoudite pour veiller à ce que les transfèrements respectent notre politique de traitement humain et aient lieu dans le cadre d'une sécurité adéquate».

Les États-Unis avaient annoncé le 5 décembre avoir rapatrié deux détenus algériens de Guantanamo, en dépit de leur refus de rentrer en Algérie où ils n'ont plus de famille et craignent pour leur vie.

Paul Lewis, émissaire américain chargé de la fermeture de Guantanamo, s'est félicité lundi des «réels progrès» dans les transfèrements de prisonniers de Guantanamo en dépit «des lourdes restrictions législatives», et a redit son engagement à «faciliter d'autres transfèrements».

La Chambre des représentants a adopté jeudi la grande loi annuelle sur la Défense, qui assouplit les restrictions sur le transfèrement à l'étranger des détenus de Guantanamo, une loi issue d'un compromis doit être bientôt entérinée par le Sénat.

Au terme de bientôt cinq ans de présidence Obama, dont la fermeture de Guantanamo était une des promesses, il reste maintenant 160 hommes derrière les barreaux de Guantanamo, sur les 779 qui sont passés par ses geôles.  La très grande majorité d'entre eux sont là depuis près de douze ans, sans inculpation ni procès.

Une vingtaine de ces prisonniers, accusés de liens avec Al-Qaïda ou des pires attentats meurtriers, comme ceux du 11 septembre 2001, sont qualifiés de «grande valeur» par le Pentagone. Mais plusieurs dizaines sont «libérables», selon les critères de l'administration Obama, c'est-à-dire que les autorités n'ont rien pu prouver contre eux.

Le tout premier commandant de la prison, Michael Lehnert, qui a ouvert le camp à l'arrivée des premiers détenus en janvier 2002, a estimé jeudi qu'il était «temps de fermer Guantanamo». Dans une tribune publiée dans le quotidien Detroit Free Press, le général à la retraite juge «rétrospectivement mauvaise l'entière stratégie de détention et d'interrogatoires» mise en place à cette époque à Guantanamo.