Quatre personnes ont été tuées dimanche à New York et 67 blessées dans le déraillement spectaculaire d'un train qui a fini sa course à quelques mètres d'une rivière aux eaux glaciales.

Onze des blessés sont dans un état grave, ont précisé les pompiers. Trois des victimes tuées ont été retrouvées à l'extérieur du train, et une à l'intérieur.

L'accident est survenu dans le Bronx vers 7 h 20 alors que le train, dont la destination finale était la gare de Grand Central à New York, amorçait un virage réputé difficile, juste avant la gare de Spuyten Duyvil, au nord de Manhattan, à la confluence des rivières Hudson et Harlem.

Selon le gouverneur de l'État de New York Andrew Cuomo, les trains doivent à cet endroit ralentir de 112 km à 48 km/heure, mais plusieurs passagers ont affirmé que le train allait «beaucoup plus vite» qu'à son habitude en arrivant dans la courbe.

Les sept wagons du train ont déraillé. Quatre d'entre eux ont quitté la voie pour s'immobiliser dans un espace boisé tout proche. Plusieurs se sont couchés sur le côté. La voiture de tête s'est arrêtée à quelques mètres seulement de la rivière Harlem, qui sépare le Bronx et le nord de Manhattan, et dont les eaux sont glaciales en cette saison.

Le train avait quitté la ville de Poughkeepsie (Etat de New York, au nord de New York) à 5 h 54 du matin, avec quelque 150 personnes à bord, beaucoup moins qu'un jour de semaine, a souligné le gouverneur selon lequel l'accident «aurait pu être bien pire».

Le train devait arriver à Grand Central à 7 h 43.

Photo CARLO ALLEGRI, Reuters

Un scénario de cauchemar

Des passagers ont décrit un scénario de cauchemar, les wagons oscillant, puis se renversant, comme dans un film au ralenti.

Les blessés souffrent de membres cassés, blessures à la colonne vertébrale, au cou et à la tête notamment.

Les enquêteurs de la NTSB, l'autorité fédérale responsable de la sécurité des transports, sont arrivés sur place à la mi-journée. Ils resteront sur les lieux pendant une semaine à dix jours, a précisé lors d'une conférence de presse le responsable de l'enquête Earl Weener. Leur enquête portera sur l'état des rails, la signalétique, les freins, la mécanique, les procédures en place, mais aussi les raisons pour lesquelles les passagers ont été tués ou blessés, a-t-il précisé.

Il a ajouté que les enregistrements du train avaient été retrouvés et que son équipage, notamment son conducteur, serait interrogé dans les prochains jours.

«Notre mission est de comprendre non seulement ce qui est arrivé, mais pourquoi c'est arrivé, afin d'éviter que ça se reproduise», a déclaré M. Weener aux journalistes.

Une grue sera utilisée pour relever les wagons renversés, a indiqué Andrew Cuomo.

Le gouverneur a estimé que la «boîte noire» du train permettrait de mieux comprendre ce qui s'était passé. «Elle permettra de dire à quelle vitesse le train circulait et si le conducteur a freiné», a-t-il déclaré.

Ce conducteur a été hospitalisé dans un «état stationnaire. Il est conscient», a précisé le chef de la police Ray Kelly.

Selon le journal The Times, citant un haut responsable municipal ayant requis l'anonymat, le conducteur du train a invoqué un mauvais fonctionnement des freins, mais le responsable a indiqué que cette information devait être vérifiée.

La locomotive diesel était à l'arrière du train qu'elle poussait.

La circulation des trains sur la ligne Metro-North, qui longe l'Hudson, a été suspendue pour une durée indéterminée. Près de 15 millions de voyageurs l'utilisent chaque année.

Des plongeurs, envoyés sonder les eaux de la rivière Harlem pour s'assurer qu'aucun passager n'y avait été éjecté, n'ont rien trouvé.

Un train de marchandises avait déjà déraillé dans le même secteur en juillet, mais M. Cuomo a tenu à souligner que «ce n'était pas exactement au même endroit», même si cet événement sera aussi examiné dans le cadre de l'enquête.

Cet accident est survenu au terme du long weekend de Thanskgiving aux États-Unis, pendant lequel des millions d'Américains voyagent pour célébrer cette fête en famille.

Photo Craig Ruttle, AP

PHOTO ERIC THAYER, REUTERS