Le président Barack Obama a rendu hommage mercredi à «l'audacieux» John F. Kennedy, louant son «idéalisme sobre et sûr de lui» lors d'une cérémonie de commémoration du 50e anniversaire d'un assassinat qui a changé l'Amérique.

«Cinquante ans après, John F. Kennedy reste dans la postérité comme il était dans la vie, jeune, courageux et audacieux», a salué Barack Obama lors d'un dîner honorant les 16 personnalités décorées par ses soins mercredi de la Médaille présidentielle de la liberté --une décoration créée par JFK.

«Il est toujours dans notre esprit, non pas parce qu'il nous a quittés si tôt, mais parce qu'il incarne le caractère du peuple qu'il a dirigé», a poursuivi le président américain: «Son idéalisme, sobre, sûr de lui, nous rappelle que le pouvoir de changer ce pays nous appartient».

Quelques heures auparavant, Barack Obama et son épouse Michelle, accompagnés de Bill et Hillary Clinton, avaient déjà rendu hommage à JFK en se rendant sur sa tombe, dans le cimetière militaire d'Arlington, près de Washington.

Dans le froid, ils ont déposé une large couronne de fleurs bleues et blanches près de la flamme qui marque l'emplacement de la dépouille du 35e président des États-Unis, au coeur du cimetière.

La main droite sur le coeur, ils ont ensuite écouté avec recueillement l'hymne militaire Taps, joué lors des funérailles avec les honneurs militaires, avant d'observer un moment de silence, devant la flamme brûlant en permanence sur la tombe de l'ex-président, qui avait été allumée par son épouse Jackie en 1963. Cette dernière a été enterrée à ses côtés à sa mort en 1994.

Ces commémorations intervenaient deux jours avant la date anniversaire, le 22 novembre, de la mort tragique de JFK, assassiné en 1963 à Dallas par Lee Harvey Oswald, 24 ans, selon l'enquête officielle encore âprement contestée.

Spéculations politiques

Peu avant, le président Obama avait présenté lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche les lauréats 2013 de la Médaille présidentielle de la liberté. L'ancien président Bill Clinton figurait lui-même parmi les 16 personnalités du monde de la politique, des arts, des sciences, du sport et de l'innovation à avoir reçu la récompense, en présence de membres de la famille de JFK.

Sa fille, Caroline Kennedy, n'était toutefois pas présente à la cérémonie mercredi puisqu'elle vient d'ouvrir un nouveau chapitre de sa vie en devenant le nouvel ambassadeur américain à Tokyo.

La visite des Obama et des Clinton dans ce lieu hautement symbolique revêtait également une signification politique et devrait contribuer à relancer les spéculations sur un éventuel soutien de Barack Obama à Hillary Clinton comme prétendante à sa succession.

Les deux anciens rivaux ont enterré les divergences étalées lors de l'âpre campagne des primaires de 2008 pour servir ensemble leur pays, quand Obama a choisi Mme Clinton comme secrétaire d'État lors de son premier mandat.

Hillary Clinton est maintenant la grande favorite à la primaire démocrate pour les élections présidentielles de 2016. Mais l'ex-Première dame, qui aura 69 ans en 2016, n'a pour l'instant pas révélé ses intentions, après avoir manqué de peu de remporter l'investiture de son parti en 2008 face à Barack Obama.

Les présidents Clinton et Obama, qui ont fait tous les deux deux mandats à la Maison-Blanche, ont revendiqué l'héritage de John F. Kennedy dans leurs campagnes électorales. La rencontre de Bill Clinton, alors adolescent, avec Kennedy lors d'une réception dans les jardins de la Maison Blanche en juillet 1963 avait été immortalisée par une photo devenue célèbre.

M. Obama avait accepté de reprendre le flambeau idéaliste du Parti démocrate, adoubé par le sénateur Edward Kennedy lors d'un événement à l'American University de Washington, un moment clé de sa campagne de 2008 qui avait fortement contrarié les Clinton.

John F. Kennedy, âgé de 46 ans, a été abattu alors qu'il se rendait au centre-ville de Dallas le 22 novembre 1963. Le meurtre a été imputé à un tireur, Lee Harvey Oswald.  Mais depuis 50 ans, les multiples théories du complot tentent de répondre à la question de savoir si Oswald était le vrai coupable, s'il a agi de sa propre initiative ou s'il faisait partie d'une conspiration plus large.