Une cour d'appel a désavoué jeudi à New York une juge fédérale de première instance qui avait estimé inconstitutionnelles les fouilles de piétons menées de façon impromptue par la police new-yorkaise, une pratique courante et très controversée.

La juge Shira Scheindlin a été dessaisie du dossier pour «ne pas avoir respecté le code de conduite des juges», en donnant «l'impression d'être partiale dans ce dossier», précise l'arrêt de la cour d'appel, se référant à des remarques qu'elle avait faites avant que la plainte initiale ne soit déposée.

La cour d'appel lui reproche également une série d'interviews et de déclarations récentes, pour répondre publiquement à des critiques.

Cette décision gèle les mesures qu'elle avait exigées de la police, pour réformer cette pratique dite de «stop and frisk» qu'elle avait jugée inconstitutionnelle en août.

Cette pratique consiste à arrêter des piétons dans la rue, les questionner, et palper leurs vêtements pour vérifier qu'ils n'ont pas d'armes.

Selon les statistiques de la police, 99 788 personnes ont ainsi été arrêtées au premier trimestre 2013 à New York, dont les trois quarts étaient des jeunes noirs ou hispaniques.

La police et le maire de la ville Michael Bloomberg affirment que ces mesures permettent de réduire la criminalité. Les critiques du «stop and frisk» soulignent, elles, que cette pratique est discriminatoire et inconstitutionnelle.

La mairie avait fait appel de la décision de la juge Scheindlin. Son dessaisissement et le gel des mesures qu'elle avait exigées ne changent rien à la procédure d'appel qui va se poursuivre.