Barack Obama a lancé une mise en garde voilée à ses adversaires républicains jeudi sur les conséquences électorales d'un refus de voter une réforme de l'immigration, les encourageant à «regarder les sondages de près».

Le président des États-Unis est revenu à la charge sur cette promesse électorale, appelant la Chambre des représentants, aux mains des conservateurs, à emboîter le pas aux sénateurs qui ont adopté le 27 juin une réforme de l'immigration.

Ce texte prévoit, sous conditions strictes et à la fin d'une période transitoire d'au moins 13 ans, d'accorder la nationalité américaine aux personnes vivant illégalement aux États-Unis. Ces dernières seraient quelque 11 millions au total.

Mais certains membres de la Chambre sont hostiles à toute mesure s'apparentant à une «amnistie» de clandestins et renâclent à l'idée d'un «parcours vers la naturalisation» pour ceux-ci.

À un an des législatives de la mi-mandat, lors desquelles l'intégralité de la Chambre et le tiers du Sénat seront renouvelés, M. Obama a fait allusion aux risques électoraux d'une telle intransigeance pour les républicains.

«Je ne serai plus candidat», a noté le président, réélu en novembre 2012 en particulier grâce à un soutien écrasant de la dynamique minorité hispanique, très sensible à la thématique de l'immigration.

«Je pense simplement que c'est ce qu'il faut faire. (Les républicains) devraient regarder les sondages de plus près. Les Américains soutiennent» une telle réforme, a ajouté M. Obama, lors d'une allocution à la Maison-Blanche.

«C'est désormais aux républicains de la Chambre de décider si cette réforme deviendra une réalité ou pas», a-t-il ajouté, en encourageant les conservateurs à faire connaître leurs idées sur le sujet: «je serai à l'écoute».

M. Obama tentait ainsi de faire revenir au premier plan un dossier sur lequel il a jusqu'ici échoué, tout comme son prédécesseur républicain George W. Bush. La question avait été éclipsée pendant la crise née du refus des républicains d'adopter un budget pendant les 16 premiers jours d'octobre, et qui a abouti à une capitulation de leur part, sans contrepartie.

Le porte-parole du président républicain de la Chambre, John Boehner, a assuré que ce dernier était d'accord sur le fait qu'une réforme, nécessaire, «donnerait un coup de fouet à notre économie».

Mais, a ajouté Brendan Buck, M. Boehner «a dit clairement que la Chambre n'examinerait pas un texte de loi énorme (...) que personne ne comprend», et souhaitait privilégier une approche «de bon sens et graduelle qui donnera aux Américains l'assurance que la réforme est menée correctement à bien».