Plusieurs centaines de défenseurs des armes à feu se sont rassemblés avec leurs fusils, samedi, à l'extérieur de Fort Alamo, à San Antonio, au Texas, dans le cadre d'une manifestation brisant une tradition de longue date consistant à ne pas tenir de tels événements près de ce symbole de l'indépendance de cet État américain.

L'événement, appelé «Come and Take It San Antonio», visait à attirer l'attention sur un droit dont profitent déjà tous les Texans, soit celui de porter des armes longues en public, tant que cela n'est pas fait de manière menaçante.

Les organisateurs ont estimé qu'un rappel était nécessaire après que plusieurs défenseurs de ce droit eurent été menacés d'arrestation dans un café Starbucks de la ville, il y a deux mois. Le problème, c'est qu'un arrêté municipal restreint effectivement le port visible d'armes longues à la police et aux gardes de sécurité.

Cette disposition municipale n'a cependant pas été appliquée samedi. Le chef de la police de San Antonio, William McManus, s'est promené dans la foule estimée à 300 ou 400 personnes par les autorités, mais le gros des forces de l'ordre est demeuré autour du périmètre de la place de Fort Alamo.

«Il y a trop de problèmes associés au fait de tenter de faire respecter toutes les ordonnances municipales ici aujourd'hui», a dit M. McManus, ajoutant que sa priorité était que les gens puissent exercer leurs droits constitutionnels et que tous demeurent sains et saufs. Des bénévoles marchaient dans la foule, plaçant des pailles de plastique rouge dans les canons des armes, afin de s'assurer que celles-ci ne contenaient pas de balles dans la chambre de tir.

Les organisateurs de la manifestation ont affirmé que le simple fait de tenir leur événement devant la police sans que ne survienne un incident était une victoire.

Ces mêmes organisateurs espéraient également que le fait de voir un grand rassemblement pacifique de gens armés dans le centre-ville de la septième plus grande ville des États-Unis permettrait d'habituer la population à cette situation. On trouvait des gens de tous les âges dans la foule, y compris des enfants.

Mark Robert, âgé de 63 ans et originaire de London, en Ontario, faisait partie d'un groupe de touristes canadiens surpris par l'événement.

«Nous ne sommes pas habitués à voir des gens porter ouvertement des armes au Canada. C'était un peu un choc culturel», a-t-il affirmé.

La manifestation a été organisée par le commissaire Jerry Patterson, responsable du zonage. Celui-ci se présente au poste de lieutenant-gouverneur de l'État.