La psychose et la schizophrénie sont depuis longtemps associées à la consommation de cannabis, particulièrement chez les adolescents. Mais plusieurs nuances s'imposent.

«La majorité des gens qui consomment du cannabis ne vont pas développer de problèmes de santé mentale. C'est vrai aussi pour les adolescents», indique le psychiatre Didier Jutras-Aswad, qui s'est penché sur une centaine d'études scientifiques sur la question.

Les recherches démontrent que plus l'exposition à la marijuana survient jeune, plus les risques sont élevés. «Mais tout au plus, ce sont 2 ou 3 % des adolescents qui consomment du cannabis qui vont développer des problèmes de santé mentale», indique le spécialiste du CHUM. Les facteurs génétiques jouent souvent un rôle important. «Si une personne qui consomme du cannabis n'a aucun facteur de vulnérabilité biologique pour développer une psychose ou la schizophrénie, le risque est relativement faible. À l'inverse, les personnes qui ont des facteurs génétiques qui les prédisposent à ces problèmes de santé mentale sont très à risque.»

Par contre, les problèmes cognitifs provoqués par la consommation de marijuana restent fréquents. «Chez les adolescents, on a vu jusqu'à 25 % des consommateurs avoir des altérations sur le plan cognitif. Ça touche la motivation, la capacité d'apprendre ou de fonctionner», souligne le Dr Jutras-Aswad.

Malgré les risques pour la santé mentale, le psychiatre se montre ouvert à l'idée de légaliser la marijuana. «Il ne faut pas se conter d'histoires, ce n'est pas dans les prisons qu'on peut mettre en place les thérapies appropriées pour régler les problèmes de dépendance.»