La paralysie gouvernementale qui se prolonge aux États-Unis affecte les programmes sociaux qui dépendent du financement fédéral, et les personnes vulnérables qui ont besoin de ces services en ressentent les effets.

Pour Alishe'ah Sockwell, 16 ans, l'argent du gouvernement fédéral fait une grande différence. Il lui permet d'avoir un toit sur la tête. Il permet aussi à sa mère, Nia, de recevoir une formation qui favorisera son accès au marché du travail. Et il permet de payer la garderie de la petite fille d'Alishe'ah afin que cette dernière puisse poursuivre ses études secondaires à Little Rock, en Arkansas.

Mais alors que certains fonds fédéraux ne sont plus disponibles à cause de la «fermeture» du gouvernement, Alishe'ah pourrait être contrainte de manquer des jours d'école pour s'occuper de sa fille. Si la paralysie gouvernementale se poursuit encore longtemps, son logement pourrait aussi être en péril.

Afin de combler les manques dans les programmes sociaux, Our House, l'organisation sans but lucratif qui fournit des services à Alishe'ah et à d'autres résidants de Little Rock, a demandé aux membres de la communauté de verser des contributions sur une base volontaire.

Les dons ont afflué chez Our House, et une situation similaire se produit dans de nombreuses organisations à travers les États-Unis.

Aux quatre coins du pays, les petits et grands donateurs ouvrent leur porte-monnaie pour assurer la continuité des programmes qui protègent les personnes dans le besoin, alors que la paralysie gouvernementale entre dans sa troisième semaine.

Deux philanthropes du Texas ont promis 10 millions $ US pour soutenir le programme Head Start pour les enfants de milieux défavorisés. Une université du New Hampshire a décidé d'offrir des bourses d'études aux militaires actifs dont l'aide financière est bloquée par la paralysie à Washington. Et en Arkansas, les citoyens donnent de l'argent à Our House.

Matt Dozier, qui vit à Sherwood, près de Little Rock, n'a pas hésité à faire sa part pour soutenir le programme.

«Ils font quelque chose d'important et nous devons nous assurer que cela continue», a-t-il expliqué. «On ne peut laisser une situation comme (la paralysie gouvernementale) tuer ce programme.»

Si Our House ne peut plus l'aider pour la garde de sa fille, Alishe'ah Sockwell, qui veut devenir infirmière, devra manquer l'école.

«Pour le moment, j'ai de très bonnes notes», dit la jeune mère aux côtés de sa fille Heaven, qui aura deux ans le mois prochain. «Quand je manque une seule journée, ça me cause beaucoup de problèmes, alors si je manque deux jours par semaine, par exemple, je prendrai beaucoup de retard.»

Pour l'instant, Our House peut encore soutenir 13 familles, dont les Sockwell, mais si la paralysie gouvernementale se poursuit et que les dons se tarissent, l'organisation devra couper dans ses services.

«Si nous n'avons pas des donateurs qui s'engagent par exemple à payer les 110 $ par semaine que coûte la garde d'un enfant, nous devrons supprimer ce service», prévient la directrice de l'organisation, Georgia Mjartan.